Des artistes queer, il en existe en pagaille et nous le disions déjà l’année dernière pour notre playlist spéciale Pride XXI. Or, de plus en plus les line-up de nos soirées queer se suivent et se ressemblent, et les playlists curatées par les plateformes de streaming pour le mois de juin tournent cruellement en rond. Nous souhaitons aujourd’hui vous proposer une sélection diggée avec amour et radicalité pour mettre en lumière des artistes encore trop peu visibles à notre goût, avec une track en exclusivité de SYQLONE سايكلون en feat le Kaiju, « BARBAR ».
En juin, personne ne manque le rendez-vous tant attendu du « Pride month ». À l’origine, c’est un mois de mémoire et de luttes queer en souvenir des émeutes de Stonewall du 27 et 28 juin 1969 à New York. Cette période est aujourd’hui récupérée avidement par les industries capitalistes, très loin de l’adage « First pride was a riot ». Dans une démarche fière et déterminée, nous souhaitons décentrer nos oreilles pour investir les dancefloors des queer clubs du monde entier. Là où l’on parle plutôt au passé en France et où les soirées se font ponctuelles (mais intenses !), nous vous proposons un line-up digital où se côtoient punk vietnamien énervé et hyperpop barcelonaise, tout en laissant une place à la jeune création queer française. 2h24 dans une boiler-queer anarchique rêvée et internationale.
Cette queer-playlist est l’occasion de vous présenter en exclusivité le titre de l’artiste SYQLONE سايكلون en feat avec Le Kaiju, « BARBAR ». Pile à l’heure pour le before de la Pride Radicale et comme une occasion rêvée de découvrir le « barbarcore », style issu des différentes musiques nord-africaines : la reggada, le chaâbi, le raï, le gnawa. Pour SYQLONE سايكلون il est question « d’ensauvager un maximum la musique électronique de rythmes et d’harmonies barbares aux oreilles des non civilisé·es » en bref, « de la musique de guerre pour celleux qui ont le seum ». « BARBAR » est un joyeux mélange à l’intersection entre le barbarcore et l’univers protéiforme du Kaiju que nous vous livrons en exclu dans cette playlist.
Mais place aujourd’hui à la célébration revendicative de nos identités et de nos corps queer, dans cette sélection hybride qui donne à entendre des styles radicalement différents. Le titre de free-jazz « Just Because I Have a Dick Doesn’t Mean I’m A Man » de l’américain·e Joy Guidry donne le ton à ce joyeux line-up. Des artistes des quatre coins du monde se relaient par la suite avec le·a jamaïcain·ne TYGAPAW, la bélizienne Ariel Zetina, le coréen Net-Gala…
Une attention particulière est donnée à Catpuke queerband punk venu des Philippines qui nous éblouit par son audace, dans un pays où les droits des personnes LGBTQIA+ sont encore très contraints. Dans des tonalités post–club, les morceaux de Pan Daijing, Drazzit, Jasmine Infiniti ou encore dj genderfluid sauront ravir les amateur·trice·s d’afters d’afters. Une place est également réservée à celleux qui dessinent les futurs des éco-systèmes musicaux comme RAKANS, fondateur des soirées « between raw and romance » Rawmantique à Dresden en Allemagne.
Aussi, car cela nous semble toujours plus facile de programmer des artistes locaux, nous souhaitions mettre en valeur l’artiste xenogender Hildegarde, le folk intime de Sexy Truck, co-fondatrice du label queer français Billie Records, la techno abrasive de Crystallmess.
Bref, que ce soit en before d’une Marche des Fiertés, pour pleurer son ex·e ou draguer sur l’interweb, la boiler-queer est là pour toi.