C’est dans les noirceurs du club que Perez s’enfonce avec son dernier EP Le dernier tube de l’été. Déjà teinté d’obscurité sur son album précédent Saltos, c’est un cran au-dessus pour celui-ci : exit les touches pop, exit toute douceur. Trois titres et un remix, une montée en puissance progressive aux accents techno qui laisserait presque sur sa faim.
On démarre par « Le dernier tube de l’été », sombre entrée en matière, mise en valeur par le titre suivant. « Walhalla », aux sonorités orientales, traversé par la voix de cristal de Mathilde Fernandez, collaboration bienheureuse, offre une parenthèse enchanteresse avant le retour au beat échevelé du dernier titre « Kaléidoscopique ». On finit sur un remix signé Cardopusher, apothéose de violence club, symbole du tournant opéré sur cet EP.
Les textes de Perez sont toujours aussi délicats, portés par cette voix grave si reconnaissable. À la fois rêveurs, puissants, d’autant plus soulignés par le contraste avec les rythmes saccadés des productions, on se prend à secouer la tête frénétiquement tout en partant loin, loin dans nos pensées en volutes sur les mots de l’artiste. Un parfum d’obscurité, de nuits sans fin, d’atmosphères irrespirables empreintes de fumée et de sueur. Un agréable et prometteur prélude pour l’album à venir.