L’énigmatique Pam Risourié sort aujourd’hui son deuxième EP, le brumeux Noctessa. Pour ce nouvel opus entre shoegaze et dream pop mélancolique, c’est un quintette de velours qui alanguit mélodiquement ses auditeurs comme une chaude nuit de fin d’été.
Pam Risourié c’est tout d’abord un projet assez mystérieux dont le nom résulte d’un anagramme du nom et du prénom de son instigateur. Sachant que son prénom est Rémi, il ne reste plus qu’à remettre dans l’ordre les lettres P-A-I-S-O-U-R si l’on souhaitait déceler sa vraie identité – chose somme toute assez inutile pour parler de sa musique. Après quelques recherches pour tenter de saisir le background du projet, je suis tombé sur Algues, un petit ouvrage sorti en 2017, signé par ce même pseudonyme mais qui ne nous en apprend pas plus sur le sujet. Ma quête s’est donc arrêtée là car de toute façon ce n’est pas en solo mais avec une formation comptant trois guitares (dont l’une tenue par le musicien Gauthier Havel qui s’est déjà fait connaître au sein de groupes comme Butterscotch Hawaiian, Terry & the Bums et Magon), basse et batterie, que Noctessa prend forme.
Deux mois après Rituals – le premier EP, dans lequel les musiciens variaient de ceux présents sur le nouveau venu – Pam Risourié sortait déjà « Nightflowers », premier single du nouvel opus, qui laissait pressentir l’ambiance sonore des titres à venir. Sentiment confirmé lors de la sortie du clip de « Cinnamon Leaves » fin mars, marqué par une instrumentation à l’atmosphère chimérique et à la voix lancinante. C’est cette ambiance feutrée, dont la texture semble évoquer le rêve, l’introspection, les reliques poussiéreuses des souvenirs passés à la lueur d’un songe crépusculaire, qui imprègne les cinq morceaux de ce moyen format. Un climat sombre et chaleureux qui a très certainement influé sur le choix du titre de l’EP issu du latin noctis (nuit).
Confiné, Pam Risourié a fait patienter ses abonnés en diffusant 7 morceaux sur sa compilation Confinement & Rarities, mais également un live capturé pour les sessions vidéos Les Capsules (Lo-Fish Records).
L’artiste avait décidé d’auto-produire Rituals, mais cette fois c’est avec la collaboration d’Alexis Fugain (fils de Michel Fugain), chanteur du groupe Biche, que Noctessa a été enregistré et produit. Cette fenêtre shoegaze ouverte sur une représentation édulcorée de la nostalgie vient de sortir sur les labels Lo-Fish Records, In Silico Records et Araki Records.
Image à la une : © Juliette Delivertoux