Nathan Fake fête son come-back avec un quatrième album qui voit le jour chez le renommé label Ninja Tune (Bonobo, Amon Tobin, Odesza…). Baptisé Providence, cet album fait suite à une traversée du désert personnelle et artistique du producteur, qui envisage cet opus comme un véritable « retour à la vie ».
Composé plus rapidement que ses opus précédents – les six premiers mois de 2016 dans son home studio –, cet album dégage une unicité forte, à la fois grâce à la concentration temporelle de sa composition, mais aussi du fait de l’utilisation intensive d’un Korg Prophecy. Le travail des synthétiseurs prend en effet dans cette œuvre une place considérable, dans une optique éminemment créative et expérimentale. Malaxée, tiraillée, distordue : c’est ici un véritable corps-à-corps avec la matière sonore que nous propose Nathan Fake.
Mais si le producteur défie les machines avec technique et audace, il possède aussi ce don de les faire parler, s’exprimer, dans une forme de sensibilité technologique. Cette émotivité fait d’ailleurs écho aux intitulés des morceaux d’ouverture et de fermeture de l’album, « feelings 1 » et « feelings 2 ».
Ce nouvel album voit le producteur dévoiler pour la première fois des featurings vocaux : un sur « Degreelessness » avec Prurient (Vatican Shadow ; fondateur du label Hospital Productions), dont la voix est déformée jusqu’à devenir méconnaissable et inintelligible, et un plus mélodique sur « RVK », avec Raphaëlle Sandell-Preston de Braids.
Naviguant quelques part entre les vagues future beats, ambient et electronica, Providence fait dialoguer un univers synthétique tout en nuances et en subtilités avec des rythmiques inattendues, sporadiques et noyées, pour un résultat aussi futuriste que cosmique et singulier.
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À noter que Nathan partira en tournée en Australie, en Europe et au Japon de mars à avril 2017, avec un tout nouveau live accompagné de visuels signés Matt Bateman.
La release party de Providence aura lieu le 7 avril à l’ICA.