Toujours à La Douve Blanche, Manifesto XXI est allé à la rencontre d’une belle bande d’amis lyonnais : Loïc Lassablière à l’origine du projet, Simon Bérard à la basse, Babil Lachheb pour le chant et Antoine Lartigue à la guitare. Dignes héritiers des 70’s, ils ont attiré tous les festivaliers dès les premières notes de leur live. Une prestation sans fautes, dont on salue le dynamisme et la folie. En version abrégée, nous étions transportés dans une autre époque. Ils ont participé à l’incroyable ambiance que nous avons retenue de ce festival.
Sans stress ni pression, Moi je nous a livré sa vision du groupe.
Manifesto XXI – Tout d’abord la question basique, un peu ennuyante à force certainement, mais il faut passer par là…
Loïc : Pourquoi Moi je ?
Antoine : Et c’est même noté sur son petit carnet !
Manifesto XXI – Oui, pourquoi Moi je ? Est-ce un coup de com’ ou la revendication d’un certain narcissisme ?
Loïc : On est très très narcissiques.
Simon : Et c’est très très pour la com’.
Loïc : Ça vient de… Ça dépend en fait.
Simon : Oui ça dépend !
Manifesto XXI – J’ai vu que toi, Loïc, à l’origine du projet Moi je, tu as commencé avec une formation de saxophoniste. Comment passe-t-on d’un instrument à vent assez classique à de la musique électronique ?
Loïc : Bon… Disons que… On appuie sur des boutons.
Babil : Et c’est vachement plus facile, en plus.
Loïc : C’est vrai que ça n’a pas grand-chose à voir, j’ai des bases de solfège derrière. Je m’y suis intéressé à partir des sons de mes influences, j’ai téléchargé des logiciels de production. J’ai fait mes tracks, ça m’a plu, c’était parti.
Manifesto XXI – Tu essaies de mixer les deux, de garder le saxophone ?
Loïc : Disons que, sur un track, s’il n’y a pas besoin de saxophone, je n’en mettrai pas. Je ne vais pas en mettre pour en mettre. Ça fait partie des possibilités qu’on a maintenant et si ça correspond au rendu que l’on veut obtenir, on le met. Aussi simple que ça.
Antoine : Il n’y a pas énormément de sons avec du saxo finalement.
Manifesto XXI – Donc, ces influences pour arriver à l’électro, quelles sont-elles ?
Simon : TOUT !
Loïc : Moi j’aime plein de choses dans la musique électronique. Bon après, il y a Simon qui est plus house (à prononcer avec un merveilleux accent : « ousse »).
Simon : On écoute tous tellement de choses différentes. Après, le cheminement est plutôt commun : on a une grosse base de musique nord-américaine.
Loïc : Oui je pense que c’est le principal nerf…
Simon : DE LA GUERRE !!!
Loïc : Donc le nerf de la guerre ! Notre axe principal c’est pas vraiment la musique électro, c’est beaucoup plus le groove, le funk.
Manifesto XXI – Les années 70 donc, véritablement ?
Loïc : Oui absolument.
Antoine : Exact !
Manifesto XXI – Vous êtes tous partis de ça pour monter le projet de groupe ?
Loïc : Le groupe s’est monté de manière un petit peu spéciale. À la base, eux, ils étaient musiciens, pas de studio, mais d’enregistrement. On a monté le live après.
Simon : Comme à la base Loïc était tout seul, nous effectivement, on enregistrait de temps en temps, puis de plus en plus, jusqu’à ce qu’on ait envie de le transmettre sur scène. Il y avait d’autres gens qui intervenaient mais on était les trois principaux.
Antoine : Ça s’est fixé véritablement ensuite entre nous quatre.
Manifesto XXI – Quand on se produit devant un public d’Île-de-France, on s’adapte à la critique ?
Simon : Il y a une forte critique en Île-de-France ? Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire !?!?
Loïc : Franchement, on s’en fout. On n’est pas dans le délire parisien !
Simon : On a trop le cul entre deux chaises, donc au bout d’un moment, à force de se prendre le chou, on passe au-dessus et on « s’en bat les couilles » !
Antoine : On fait comme ça nous vient surtout.
Manifesto XXI – Même si vous êtes quatre, Moi je c’est un projet très solitaire quand même. Vous aimeriez collaborer avec d’autres artistes ? Et si oui, ça resterait dans le style purement électronique ?
Simon : Si l’occasion se présente !
Loïc : Ça peut se faire, si on trouve quelque chose d’intéressant. On ne se borne pas à un seul style. On ne réfléchit pas du tout par rapport à ça. On fait la musique que l’on aime, ce qui nous vient spontanément. On n’a pas envie d’avoir d’étiquette !
Simon : C’est naturel d’abord. Et ensuite, il y a des choses prêtes à sortir qui vont être différentes. Ceux qui connaissent Moi je depuis le début ont dû voir une évolution. C’est surtout qu’on compose à quatre maintenant. Et puis, c’est normal d’évoluer sur un projet qui a deux ans.
Loïc : Et du coup, il y a pas mal de sorties qui vont arriver à la rentrée.
Manifesto XXI – En EP ou album ?
Loïc : En EP pour la rentrée.
Simon : EP pour l’instant, album c’est dans les tuyaux. On a déjà commencé à préparer certains sons. De toute façon, on écrit tout le temps, pour être prêts.
Manifesto XXI – Vous disiez présenter des sons aux styles différents. Vous voulez organiser les EP et albums en fonction de ça ?
Loïc : Le but du jeu, ce n’est pas de faire des thèmes.
Antoine : Il y a une certaine logique, donc comme c’est selon des phases et une période, ça se ressemble quand même.
Simon : On écoute tellement de choses que ça évolue sans cesse. Si on écrit un album sur une année, forcément, il va y avoir des sons et influences différents, il faut faire attention !
Antoine : Au niveau des sons aussi, ça change beaucoup, les claviers changent beaucoup. Quand on réécoute les sons plus vieux, on voit une vraie différence !
Manifesto XXI – On a vu sur Facebook qu’il y avait eu du vol de matériel.
Babil : C’est lui (montrant Loïc) le seul concerné !
Loïc : Alors le vol de matériel… Venons-en aux choses qui fâchent ! Je ne veux pas dénoncer mais si je peux donner un conseil : ne vous assurez pas au tiers à la Macif. Petit conseil d’ami !
Manifesto XXI – Pour la période estivale, vous serez en préparation de live ?
Simon : OUAIIIS !
Loïc : (rires) Bon non, en fait pas tant que ça. Là, notre mois de juillet a été sacrifié pour l’écriture de morceaux. Pour le moment, on n’a pas beaucoup de dates car on se concentre sur les productions. On a une date fin juillet à Paris, deux festivals à la rentrée. C’est encore en discussion, par rapport à Paris.
Antoine : En fait, ce qui se passe, c’est qu’il (montrant Loïc) part à Paris à la rentrée, du coup on a prévu l’été pour préparer quelques trucs au cas où ce serait galère l’an prochain.
Simon : Bon maintenant, il faut dire que c’est facile de faire de la musique à distance. Après, c’est toujours bien de se voir, c’est sûr !
Manifesto XXI – Ce ne sera pas un frein ?
Loïc : Je n’espère pas, je pense que ça va nous motiver encore plus.
Simon : On n’est pas trop stressés, on prend ça à la cool. Et puis on est des bons potes aussi, donc…
Loïc : Ça, bof quand même, autant les deux autres (Babil et Antoine), je les aime bien mais toi… À la limite, c’est un bon bassiste !
Simon : C’est un bon début !
Babil : D’ailleurs Simon, c’est ta dernière avec nous ce soir.
Manifesto XXI – Il n’y a pas du tout de hiérarchie ? Le premier du groupe ne prend pas la grosse tête ?
Loïc : Oulalala, l’autre question qui fâche ! Il y a quand même un bon sens général ! Même si chacun s’accroche à un truc qu’il a fait. D’ailleurs Simon, pour la montée sur le dernier morceau…
Simon : OUI ? QUOI ?
Loïc : Finalement, je l’ai fait écouter à Camille, et elle trouve ça cool !
Simon : En fait, c’est Camille qui prend les décisions. C’est sa meuf qui tranche !
Antoine : Loïc est très borné, et du coup, quand on propose des idées on se confronte tous un peu. Mais il a souvent le dernier mot, c’est son projet.
Loïc : Oui, on apporte tous des idées. Après, des fois, ils me montrent un truc qui ne sonne pas, je ne le remarque pas tout de suite. Bon, au final, ils ont quand même souvent raison ! Je le note juste plus tard. IL Y A UNE JUSTICE QUAND MÊME !
Manifesto XXI – En commençant, Babil, Simon et Antoine, se sont intégrés à ton style initial ou vous avez créé quelque chose de nouveau à quatre ?
Loïc : Je peux suggérer des idées, qu’ils trouvent cool et on valide. Ou ils me proposent quelque chose et ça me va aussi ! Même à la base, j’ai jamais été fermé à leurs idées. Chacun pose son idée sur la table ! C’est vraiment un groupe démocratique.
Manifesto XXI – Vous aviez les mêmes instruments de travail avant de vous rejoindre, ou chacun fonctionne différemment ?
Simon : Ça dépend. Au début c’était un travail très spontané. Avant je me pointais chez lui, « qu’est-ce qu’on fait ? » et on démarrait ! Maintenant c’est quand même un travail beaucoup plus réfléchi. On amène des idées beaucoup plus abouties.
Manifesto XXI – Cela correspond à l’idée de la bande de potes que vous décriviez pour présenter le groupe !
Simon : Ouais, ouais, ouais, on aime notre musique, mais sans se prendre au sérieux, on fonctionne entre amis. C’est vraiment à la cool ! Ça répond pour la première fois et sérieusement à la question de Moi je !