Mansfield.TYA : « c’est aussi célébrer la vie que de parler de la mort »

Manifesto XXI - Mansfield.TYA

Après 5 ans d’absence, et quatre albums qui résonnent encore profondément de vérités, Mansfield.TYA, le duo composé de Rebeka Warrior et Carla Pallone, a sorti son cinquième disque, Monument Ordinaire, sur le label maison WARRIORECORDS : Un joyeux crève-cœur.

Début janvier 2020, Rebeka Warrior dévoilait sobrement sur les réseaux « Back to work with Mansfield.TYA », accompagné d’un extrait de film japonais (Yokihi, 1995) avec pour citation « Comment pourrais-je composer de gaies mélodies ? », débutant le teasing peut-être le plus cruel de toute l’Histoire de la musique. Car oui, semaine après semaine, mois après mois, les personnes qui avaient eu le malheur de suivre ce duo recevaient quelques secondes de productions accompagnées d’images texturées, de quoi créer une attente de plus en plus excitante. Alors que le monde allait mal, Mansfield.TYA jouait avec nos sentiments. Puis au début de cette nouvelle année, de courtes stèles étaient dévoilées, présentant morceau après morceau, ceux qui allaient constituer le nouvel album : Monument Ordinaire

Rebeka Warrior et Carla Pallone ont finalement réactivé Mansfield.TYA au moment où l’on en avait peut-être le plus besoin, livrant une musique toujours trempée de mélancolie dans une poésie fiévreuse et glaçante. Une ode à la New Wave, une ode à la vie, une ode à la mort, soit une ode monumentale bien qu’ordinaire. 

On a bravé le couvre-feu, un soir de janvier, pour aller prendre des nouvelles de Rebeka et Carla. 

Manifesto XXI - Mansfield.TYA
© Théo Mercier, Erwan Fichou, Jérémy Piningre

Manifesto XXI – L’année prochaine ça fera 20 ans pour Mansfield.TYA…

Rebeka : AH !

Et j’ai l’impression qu’il y a eu pas mal d’anciens groupes qui ont resurgi cette année, mais pour votre album on sent quand même un véritable engouement que ce soit de la presse spécialisée, mais aussi du public. Comment vous expliquez ça ?

Carla : Ce n’est pas à nous d’expliquer. Nous on s’en réjouit en fait. C’est génial qu’il y ait une attente et se sentir accueillies, parce que tu as toujours un peu ce couperet de « Vous laissez trop de temps entre vos albums ! »

Rebeka: « Plus personne ne vous attend ! »

Carla : « Tout le monde va vous oublier » et en fait non. Donc c’est génial ! 

Rebeka : Je pense aussi qu’on est un groupe assez tenace. J’ai l’impression que la tendance est plutôt de faire un album et après disparaître. Il n’y a pas beaucoup de groupe qui s’acharne à faire 5 albums sur la durée avec de vrais sujets intenses, etc. Donc je pense que le public, nos auditeurs dans tous les cas sont touchés par ça.

Carla : Et puis on a toujours eu cette volonté de se renouveler, de chercher des nouveaux sons à chaque album tout en restant assez fidèles à notre duo de base, c’est-à-dire, violon et voix. Donc il y a une identité forte qui reste. 

Rebeka : Après je crois que les gens sont aussi attachés à Mansfield. Ils nous ont vu grandir, on a grandi ensemble donc il y a aussi un truc très…

Carla : « Un groupe attachant » j’aime bien !

Rebeka : (rires) En fait je reçois toujours des messages de gens qui écoutent nos albums, je t’en avais parlé pour l’interview de WARRIORECORDS. C’est des gens… Leurs parents écoutaient Mansfield, et c’est des ados aujourd’hui qui écoutent aussi Mansfield. Donc ça fait 2 générations. C’est ultra cool ! Je ne sais pas s’il y a beaucoup… Sans doute Brigitte Fontaine ou des gens plus vieux, mais nous, c’est le début de la deuxième génération, c’est bien !

D’ailleurs, j’ai l’impression qu’il y a aussi un « essoufflement » de la musique « française » en ce moment…

Rebeka : Ah oui, possible !

Et Mansfield, c’est quand même un peu plus à part…

Carla : C’est de la musique française, pas française ! (rires)

Rebeka : Ah voilà c’est ça (rires).

Carla : Non, mais attend c’est intéressant… Il y a une lassitude par rapport à un répertoire et nous on serait un peu en marge de ça.

Rebeka: On a toujours été en marge, mais on est complètement acceptées par les gens de la variété et de la chanson française, tout en sachant qu’on est très différentes. On a un statut à part. 

On n’a jamais fait dans le reggaeton.

Rebeka Warrior

Dans votre communiqué de presse il est écrit qu’il y a 13 chansons…

Carla : Oui… Bravo, c’est bien, on s’était dit que personne ne remarquerait.

Rebeka : Non, il y a un titre où on faisait des citations d’autres groupes et on n’a pas eu les droits. On n’a pas pu l’utiliser encore, mais on espère qu’un jour on les aura. C’était un peu un morceau à la Voulzy où on citait tout un tas de chansons. 

Et c’est un titre qui ne pourrait pas intégrer votre live ?

Carla : Non en fait c’est vrai qu’en live tu fais ce que tu veux. Mais tu vois on n’y avait pas pensé.

Rebeka : Si moi j’y avais pensé, mais si tu demandes pour l’album, qu’on te dis non et que tu le fais en live… Vaut mieux ne pas demander ! (rires)

Carla : Bon on te rappellera si on a des problèmes… (rires)

Ça marche. Du coup vous avez appelé votre disque « Monument Ordinaire », les deux mots à côté c’est un peu paradoxal… C’est quoi pour vous un « Monument Ordinaire » ?

Carla : Je ne sais pas, c’est quoi pour toi un « Monument Ordinaire » ?

Rebeka : Mais elle ne l’a pas sorti l’album, elle (rires) ! C’est comme un petit hommage. On fait tous des petits hommages, là c’est notre petite contribution. C’est ordinaire, mais c’est notre monument à nous, donc pour nous c’est grandiose, mais pour le reste du monde… c’est totalement ordinaire ! C’est un CD de plus dans l’océan des CD. Mais pour nous ce n’est pas grave, on le fait pour nous aussi. Pour nous c’est monumental, c’était important de le faire. C’est les deux à la fois. En espérant que ça parle à d’autres gens, et ça peut être monumental pour d’autres ! Je ne minimise pas. 

Carla : Moi j’aimais bien cette idée que « Monument » ça fait référence à quelque chose de concret, un bâti. Et là il y a vraiment cette idée de faire une construction de notre esprit. De mettre en parallèle ces différents aspects, où ces différentes lectures. 

Une question un peu bête, mais vous avez un problème avec la matière de la « pierre » ? Déjà il y avait eu les références aux statues, là maintenant la notion de « monument »…

Carla: Ah oui c’est vrai…

Rebeka: C’est hyper important oui… Tout ce qui est pierre, terre, tous les éléments de matières premières c’est assez présent, dans ce que j’écris en tout cas. Dans tous mes textes il y a beaucoup… Les montagnes ! Les nuages ! Le soleil ! Le feu ! Voilà.

D’ailleurs, il y a 5 ans Rebeka, que tu n’arrivais plus à écrire en français. Quel a été le déclic pour Mansfield.TYA, et de revenir sur du français ?

Rebeka : Le temps. J’ai laissé passer du temps pour réussir à dire ce que je voulais dire le plus sincèrement possible et dans ma langue maternelle. Puis les encouragements et la patience de Carla.

Carla dit souvent : « faire de la musique triste pour se rendre joyeux·ses »

Rebeka Warrior

Du coup ce nouvel album il n’est pas hyper joyeux, sans surprise…

Rebeka : On n’a jamais fait dans le reggaeton (rires) !

Les thèmes abordés restent fidèles à la fibre Mansfield.TYA, mais les productions sont plus électroniques, ça bouge un peu plus sur certains morceaux. C’était une envie de donner un peu plus de vie ?

Carla : Je ne trouve pas qu’il n’y avait pas de vie avant. Mais oui on avait cette envie de continuer à dire des choses…

Rebeka : Tristes !

Carla: En tout cas ne pas censurer l’expression, ne pas censurer un sentiment parce qu’il n’est pas admis socialement…

Rebeka : Ou parce qu’il n’est pas commercialisable.

Pourquoi il n’est pas commercialisable ?

Rebeka : Non. Parler de deuil, de choses vraiment tristes ce n’est pas très commun dans la chanson française. Ce n’est pas exploité, on ne parle pas de ça. 

Carla: Oui et tu vois tu dis, qu’il n’est toujours pas joyeux, je pense qu’on attend parfois de la musique qu’elle efface une partie… Nous on a envie de défendre une expression large. Ce n’est pas qu’on veut forcément dire des trucs tristes, mais que ça existe en fait.

Rebeka : Après c’est notre manière de faire de la musique. Ça nous fait du bien de faire cette musique-là, ça ne nous plombe pas. C’est plutôt autre chose en fait… ça nous fait vraiment du bien. Carla dit souvent : « faire de la musique triste pour se rendre joyeux·ses ».

Oui c’est là où je voulais en venir. Est-ce que la musique triste ça peut rendre joyeux ?

Carla: Oui moi je trouve ! Ça rejoint peut-être la question que tu posais… On a un public fidèle, j’espère, parce qu’aussi on dit des choses qui ne sont pas toujours admises. Après ce n’est pas une revendication en soi. 

C’est aussi célébrer la vie que de parler de la mort.

Rebeka Warrior

Pour revenir sur les productions… Vous pensiez au live en même temps ?

Rebeka : Pas du tout ! Quand on est en studio, où qu’on compose, il ne faut surtout pas penser au live sinon on se met des bâtons dans les roues. 

Carla : C’est là qu’on n’a vraiment pas appris de nos…

Rebeka : Ouais on n’apprend pas de nos erreurs.

Carla : En fait on est toujours restées en duo comme ça. Donc c’est vrai que si on pense au live ça nous limite vachement. 

Rebeka : Et donc en studio on fait encore 200 violons et 400 voix et en live on est encore emmerdées ! Et après on dit : « bon il faut appeler l’Orchestre de Stockholm en fait ! » (rires)

Vous dites que l’album est une « Ode New Wave ». Pourquoi cette référence à ce courant musical spécifique ?

Rebeka : J’ai eu un moment où j’avais des problèmes aux oreilles. Je ne pouvais plus écouter de musique, j’avais les deux tympans percés. Et quand j’ai pu réécouter du son, j’ai écouté au Portugal, un morceau d’Eleven Pond. C’est de la new wave pure et dure et le groupe a fait vraiment deux chansons quoi, absolument inconnu. J’ai écouté ça et je me suis dit « Wow c’est trop bon », je n’avais pas écouté de musique depuis hyper longtemps ! Ça m’a parlé.

Carla : C’était aussi se donner une direction. On a toujours aimé se donner rendez-vous et se donner un thème. Là ça faisait quand même 5 ans qu’on n’avait pas joué ensemble, il fallait trouver une direction commune… Dans la new wave il y a vraiment ce côté mélodique qui nous a toujours rassemblées.

Rebeka : Puis on est quand même parties avec des bâtons dans les roues, puisque c’était new wave, violons et français ! Pas si simple.

Carla : En fait j’ai d’abord cru que Julia voulait se débarrasser de moi ! Parce que bon, la new wave, avec du violon c’est quand même… J’ai essayé un petit peu…

Rebeka : Mais on a réussi !

Carla : Ouais… Enfin, au bout de deux morceaux quand même t’es là « bon y’en a pas, mais c’est qu’il y a une raison ».

Rebeka : T’as quand même fait du thérémine, du marimba… Je trouve qu’on a quasi réussi sur certains titres.

Carla : (rires) Tu n’as pas encore réussi à te débarrasser de moi ! 

C’est vrai qu’on entend un peu moins le violon sur cet album.

Rebeka: Il y en a beaucoup, mais les morceaux sont donc un petit moins new wave, on a essayé d’adapter.

Corpo Inferno, sonnait déjà un petit peu new wave

Rebeka : Oui, peut-être un peu plus cold wave, mais on évolue dans des styles qui sont quand même vers…

Que de la wave.

Rebeka: Oui c’est que de la vague, que du surf !

Par rapport aux textes, ça tourne beaucoup autour de la mort, plus que les anciens. On dirait une obsession. Elle vient d’où ?

Rebeka : Ça vient des morts, parce qu’il y a des gens qui meurent. (rires) Non mais, au début de cet album, j’ai perdu l’amie avec qui j’étais donc ce n’était pas de bol… Il a fallu que j’en parle. Et avant je parlais déjà de la mort…

Carla : Oui c’est vrai, je n’avais pas réalisé ça autant, mais oui c’était déjà là.

Voir Aussi

Rebeka: C’est déjà là depuis toujours, comme si j’avais su qu’il allait m’arriver des tuiles, parce qu’il m’est arrivée des tuiles. Du coup c’est un moyen d’explorer ça. C’est aussi célébrer la vie que de parler de la mort. C’est essayer de mettre des mots, je ne sais pas, de la voir aussi très différemment. Dans le morceau « Le sang dans mes veines » dire que les gens continuent à vivre en étant en nous, c’est très cosmique tout ça ! Peut-être qu’avant on parlait de la mort d’une manière moins cosmique… que là, ça s’envole.

Vous avez fait un gros teasing pour l’album. J’ai regardé vos petites stèles, c’est hyper bien je trouve !

Carla : C’est cool !

Rebeka : Oui gros teasing d’enfoiré ! Il y a plein de gens qui nous écrivaient : « bon !! Là on n’en peut plus !! »

Vous dites que vous avez utilisé pas mal de nouveaux instruments. Le thérémine, le cristal Bachet. Vous aviez envie d’expérimenter de nouvelles choses ?

Carla: Oui, d’avoir de nouveaux jouets quoi ! Le thérémine, c’est Julia et les copains qui me l’ont offert il y a 2 ou 3 ans…

Rebeka : Grosse galère de jouer de ce truc !

Carla : Mais gros clin d’œil !

Rebeka : Le cristal on a eu l’instrument à notre disposition pendant un moment, on a pu apprendre à en jouer. Et puis c’est comme quand tu dis que les langues étrangères quand t’en as appris une, c’est plus facile pour les autres. C’est pareil pour la musique. En gros moi tous les deux jours j’apprends un nouveau logiciel ou un nouveau machin. C’est ça le fun de notre boulot, c’est d’apprendre de nouveaux instruments, de nouveaux langages, moi j’adore ça !

Carla : Moi je fais toujours du violon. (rires)

Rebeka : Là je suis sur mon nouveau synthé predator, merci Cassie, je m’éclate ! (rires) Mais après ils fonctionnent tous un peu pareil, donc c’est chouette. 

… ne pas censurer l’expression, ne pas censurer un sentiment parce qu’il n’est pas admis socialement.

Carla Pallone

Il y a aussi la boîte à rythmes des Béruriers que vous avez utilisé pour le titre avec Fanfan. Ça s’est passé comment cette collaboration ? À la base vous aviez sorti une reprise d’eux…

Rebeka : Oui on avait sorti « Les rebelles ». Je pense que Fanfan, j’en suis sûre même, n’a pas écouté « Les rebelles » tout de suite quand c’est sorti. Puis après il a découvert le groupe. C’était un moment où il avait envie de refaire de la musique. Il avait plein de textes à proposer et on lui a dit que ce serait tellement génial, mais qu’il faudrait qu’il le chante. Donc il est venu enregistrer et il nous a offert la boîte à rythmes.

Et qui est-ce qui l’a gardée ?

Rebeka : C’est moi !

Carla : Et on a appris il y a un quart d’heure qu’elle s’appelle « Dédé » !

Rebeka : (rires) C’est vrai qu’elle a un petit nom cette boîte à rythmes. Il vient de me dire aussi qu’il l’avait achetée à Pigalle, avant la formation du groupe donc c’est antérieur aux Béruriers !

Est-ce qu’on doit s’attendre à une carrière solo de Fanfan ?

Rebeka : Je ne sais pas à quoi on peut s’attendre de la part de Fanfan, mais dans tous les cas de nouvelles collabs avec nous, avec plaisir ! Parce que c’est vraiment quelqu’un de génial. Puis la boîte à rythmes, une nouvelle vie s’offre à elle ! Je pense qu’on l’offrira à quelqu’un d’autre un jour. Jusqu’où elle va aller « Dédé » ?

Carla : Tu l’as réparée ?

Rebeka : Oui. Et d’ailleurs elle est sur le morceau des Cure, « A Forest ». C’est « Dédé » !

Vous avez aussi invité Odezenne sur le disque. Elle était évidente pour vous cette collaboration ?

Carla: Humainement oui.

Rebeka : Moi je suis très touchée par les textes et les prods d’Odezenne. Tout leur univers très singulier, gainsbourien, et en même temps très poétique, c’est mon kiff. Même si ce n’est pas du tout le même style que nous, il y a une association évidente. C’est forcément nos frères. 

J’aimerais revenir sur le titre « La Montagne Magique » qui reprend le même titre que le livre de Thomas Mann… Ce livre que je n’ai jamais réussi à terminer.

Rebeka : Ah bon ?! Oui c’est vrai que j’aime beaucoup les livres chiants !

C’est peut-être le livre que j’ai ouvert le plus de fois, sans jamais dépasser la cinquantième page.

Rebeka: Il est très très gros, très descriptif, c’est lent, c’est lent, c’est lent… C’est un live qui parle d’un type qui va dans un sanatorium et qui pense y passer 2 semaines et finalement il y passe 7 ans. Il vit avec ses petits camarades, toute l’intelligentsia de poètes, d’écrivains… Tu comprends au fur et à mesure du livre qu’il est séduit par l’idée de la séduction de la maladie et de la mort. Le livre m’intéresse, et le titre qu’on a fait « On marche… » c’est assez symptomatique de la vie aussi.

Carla : Oui et il n’y a qu’une seule phrase

Rebeka : Hans Castorp : « on marche sans jamais rentrer d’une telle promenade ». C’est un peu une métaphore de la vie. 

Carla : Et c’est marrant parce que quand on a décidé de l’appeler comme ça, moi j’étais dans un hôtel et le seul bouquin que quelqu’un avait lancé dans la chambre, c’était « La Montagne Magique ». Donc voilà, c’était un signe. 

Rebeka : Les signes ! Les prophéties… 

D’ailleurs si on revient sur la pochette… Au début je pensais que c’était des copeaux de bois ou des coquillages…

Rebeka : Mais pas du tout ! C’est des graviers ! C’est un jardin zen. Chacun y voit ce qu’il veut, mais moi je vois un jardin zen.

Sur un fond gris… 

Carla : Un jardin zen en Bretagne alors ! (rires)

Vous répétiez votre live il y a quelques semaines à La Sirène, c’était bien ?

Carla : C’était super !

Rebeka : Mais… ! Il n’y aura pas de live ! Mais on est prêtes. Que le monde entier le sache, on est super prêtes. 

Monument Ordinaire est disponible en LP/CD et digital sur toutes les plateformes

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