A l’approche du prochain solstice arrive l’un des festivals les plus attrayants de l’hiver, la seule raison de se réjouir du raccourcissement des jours et de la longueur de nos nuits : le bien-nommé Magnétique Nord à la Station gare des Mines.
Pour sa sixième année, du 18 au 22 décembre, cette nouvelle édition de Magnétique Nord est à l’image du sillage initié par le Collectif MU qu’on ne présente plus : une exploration avant-gardiste aux allures de cérémonies d’investiture des prochain.es héritièr.es des cultures club et post punk, le côté officiel en moins.
On sera inévitablement attiré.es par une sélection « volontairement iconoclaste » aussi difforme, moite et ahurissante qu’une rencontre avec son moi profond dans l’ambient cathartique des 3 heures du matin.
L’exploration s’organise cette fois entre plusieurs pôles : à la programmation musicale s’ajoutent d’autres objets artistiques bi-polaires. D’abord mercredi 18 au QG du collectif, le Garage MU, avec le vernissage de l’exposition « 16h du matin » présentée par le duo de plasticiens Trapier Duporté et le curateur Arnaud Idelon. Vous êtes invités à explorer une sorte de cadavre exquis sonore de l’after : récits fragmentés et musiques diffractées dans un décor de lendemain de party avec des compositeur.ices et écrivain.es comme buddy de soirée. Le lendemain sera consacré à la projection de Punk The Capital, documentaire de James Schneider dont les premières images était dévoilées pendant l’édition 2015 du festival. Cette fois c’est l’espace Agnès B. qui retentira aux sons des prémisses musicales et politiques du mouvement punk.
Les deux nuits suivantes à la Station seront réservées à la mise en application défoulante de tous ces enseignements alternatifs. Les premières hostilités du vendredi seront lancées notamment sous les bonnes étoiles de deux mélancoliques : Varg le scandinave à l’ambient techno pour le moins excentrique et Christoph de Babalon qui tire la sienne du plus sombre du breakbeat. On partira également en excursion grime en suivant les lueurs grésillantes de la productrice helvète Shayu avant de s’abandonner aux synthés de Les Morts Vont Bien, produit hybride de Headware et Usé.
L’after du samedi s’étendra de 21h à 10h avec une programmation proche de la parité (à 6 contre 7, c’est toujours malheureusement assez rare pour le souligner). Au programme on retrouvera les Fils de Jacob à qui l’ont doit le festival Positive Education. On aura les oreilles rivées sur l’exploration isolationniste des musiques extrêmes de l’activiste italien Silvia Kastel et le tribalisme minimal industriel du duo barcelonais Dame Area. On se laissera aimanter par les trips sombres teintés de house obscure de la résidente du Minimuzikhol d’Istanbul Ece Özel ou par d’autres plus psychédéliques dans le pays imaginaire biomécanique de Fantastic Twins.