Avec hugo, Loyle Carner signe un troisième album puissant, qui plonge sans concession dans son intime politique. Pour discuter de son album, on a rencontré l’un des rappeurs anglais les plus talentueux de sa génération.
« Listen, let me tell you what I hate » (Écoute, laisse moi te dire ce que je hais). hugo s’ouvre sur un « Hate » rageur et névralgique qui évoque les stéréotypes racistes avec lesquels Loyle Carner s’est construit. Plus incisif que les précédents, ce nouvel opus porte un discours ouvertement cathartique et politique. Durant les trois ans qui nous séparent de son dernier projet, il est devenu père. Et pour lui, qui s’est toujours senti amputé d’une partie de son histoire n’ayant jamais eu accès à la culture noire qui fait la moitié de son identité, il est important de se reconnecter à ses racines. Le caractère testamentaire de son œuvre découle alors de son besoin de colmater, pour son fils, les brèches encore ouvertes de son identité. « Because my kid will probably have them blue eyes / And won’t understand / The pain that’s in mine (…) Because I never wanna hear / The same cry / From a kid who doesn’t fit in / To the world that he live in » (Parce que mon enfant aura probablement leurs yeux bleus / Et ne comprendra pas / Ma douleur / Parce que je ne veux jamais entendre / Les mêmes pleurs / D’un enfant qui ne s’intègre pas / Dans le monde qui est le sien) déclame-t-il dans « Nobody Knows ».
Au fil des morceaux, il s’interroge sur sa place dans le monde en tant qu’homme métis, en tant que rappeur, en tant que père et fils. Ses textes rapportent cette quête d’identité dans une société lourdement marquée par un racisme systémique dont il fait les frais en grandissant. Sa musique est un message, un discours, qui mêle l’intime à la revendication. C’est que pour lui, il n’existe que très peu de différence entre le poète, le musicien et le politicien. On retrouve donc en featuring John Agard, poète afro-guyanais qui interprète Half-Cast, son poème le plus célèbre, ainsi qu’Athian Akec, jeune noir londonien engagé en politique, qui se bat pour la justice sociale et raciale en Angleterre. Ce dernier est invité sur « Blood on my Nikes », un titre qui s’intéresse au « knife crime », les meurtres au couteau, de plus en plus nombreux à Londres, qui ont selon lui pour origine le mépris politique envers les plus précaires.
Émouvant par sa sincérité totale, puissant par l’acuité de l’écriture et efficace par ses productions qui revisitent des structures de rap old-school, le Londonien signe un très bel album – qui a l’avantage d’être brillamment retranscrit sur scène. Sur des productions toujours largement empreintes d’influences jazz, il n’omet pas de nous surprendre dans des outros magnifiées d’un penchant plus indie, comme sur « Plastic », pamphlet sur la superficialité du monde. La poésie de Loyle Carner n’a jamais si bien résonné que dans hugo. Héritage, représentation, Red Hot Chilli Peppers et Cheval de Troie : on est revenu avec lui sur cet album.
Tu viens de sortir ton troisième album. Tu en es content ?
Oui, je suis très fier de hugo. Ça faisait longtemps que je n’avais pas sorti de projet et, selon quelques personnes avec qui j’en ai parlé, l’album semble aider les gens, à leur faire comprendre ce qu’iels ressentent, à dealer avec des relations compliquées… Ça veut dire qu’il remplit son rôle, qu’il fait son job dans le monde. Et ça c’est vraiment cool.
À travers les différentes étapes que tu traverses dans ton album, on sent que ça a été un long processus d’écriture, que tu as beaucoup changé aussi.
J’ai travaillé sur ce disque pendant trois ans. C’est agréable de travailler dans la durée et je pense que pour faire quelque chose dont on est vraiment fier, qui compte, il faut y consacrer du temps. Parfois le processus était dur ou fatigant, parfois il me mettait à l’épreuve, mais je pense que c’est le but. J’ai été obligé de me pousser, émotionnellement.
Et j’ai changé, oui. J’ai eu un fils et c’était quelque chose d’assez énorme, déjà. Ça a mis ma vie sens dessus dessous. J’ai dû mûrir, ça a calmé mon égo, m’a rendu plus humble et j’en avais bien besoin. Ma mère me disait souvent « tu verras, quand tu auras des enfants tout sera différent pour toujours » et j’en riais doucement. Mais en fait, j’en suis là et c’est vrai. Devenir père m’a forcé à devenir plus courageux. J’ai été obligé de me regarder d’une façon très différente, d’être complètement honnête avec moi-même, de regarder toutes ces parties de moi que je n’aime pas, toutes celles qui me rendent triste, qui me ralentissent ou me fatiguent, pour les affronter. Parce que si on ne le fait pas, c’est l’enfant qui en souffre.
La question de l’héritage semble être très importante pour toi. À travers ton album, tu évoques l’héritage que tu veux laisser à ton fils, celui que tu n’as jamais reçu de ton père, celui que tu es allé chercher en Guyane… Est-ce que tu considères ta musique comme une forme d’héritage personnel que tu construis petit à petit ?
Tout à fait. Mon plus grand souhait est que dans vingt, trente ou cinquante ans, ma musique puisse encore être une amie pour les gens. Que les gens puissent l’écouter et se sentir réconfortés ou soutenus. J’aimerais que mon fils, quand il sera plus grand, puisse être fier. Qu’il puisse dire à ses ami·es « mon père s’est battu pour ça. Il a parlé de ça et a aidé ces gens ». L’héritage c’est très important, c’est tout ce qu’on a.
Pour l’écrire, tu as dû te reconnecter à ton père biologique, à ton histoire. Tu es allé en Guyane pour tourner le clip de « GeorgeTown »… Qu’est-ce tu en as appris en tant qu’artiste ?
J’ai appris à être plus curieux et ouvert d’esprit, à être plus généreux de mon temps aussi. J’ai appris à ne pas croire que j’étais meilleur que n’importe qui et à rester ouvert à ce que les gens ont à dire, même s’iels ne partagent pas mon opinion. À dire : OK, fais moi changer d’avis, aide moi à voir les choses de ton point de vue, aide moi à comprendre. J’ai gagné ça en allant en Guyane. Parce qu’on ne partage pas la même culture, et pourtant c’est la mienne. J’ai ré-appris beaucoup de choses d’une autre manière et ça m’a bouleversé.
On sent aussi que tu as été inspiré par des choses différentes. Qu’est-ce que tu as écouté pendant que tu composais cet album ?
Kendrick Lamar, Alpha Mist, des artistes de jazz, Toro y Moi, Red Hot Chilli Peppers…
Les Red Hot ? Je n’aurais pas deviné…
Californication, en particulier ! J’adore la façon dont Anthony Kiedis, le chanteur, écrit. J’aime énormément cet album. Je ne l’avais jamais entendu quand j’étais enfant ! Il y a des choses comme ça, qu’on manque. Ma copine me l’a fait écouter un jour et j’en suis tombé amoureux. « Scar Tissue » ou « Porcelain », ce sont des morceaux qui veulent dire beaucoup pour moi.
Le manque de représentation de ma communauté dans ces métiers a fait que je ne pouvais pas m’y projeter.
Loyle Carner
Tu as invité sur l’album le poète John Agard et le politique anglais Athian Akec. Qu’ont-ils apporté à ta musique ?
En fait, je vois Athian comme un poète au même titre que moi. Et je vois John Agard comme un politique, au même titre que Malcolm X ou Athian. Tu connais l’histoire du Cheval de Troie ? L’armée qui entre dans la ville en se cachant dans un cheval en bois… Je me vois un peu comme ça. Les gens me voient sourire, avec ma tête de mec sympa et vont écouter ma musique. Et là je peux leur faire entendre des choses qu’ils n’auraient peut-être pas écoutées autrement. Je l’ai pris comme un devoir, surtout avec Athian. Il faut le mettre en avant, que les gens l’écoutent.
C’était important pour toi de les inviter sur les morceaux et pas seulement de les citer ?
Oui, bien sûr. Je pourrais complètement dire ce qu’ils disent. Mais quand quelqu’un·e dit quelque chose qu’iel pense vraiment, ça s’entend et se ressent. Si je l’avais dit, ça n’aurait pas eu autant d’impact.
Tu racontes que tu enregistres souvent les morceaux en une prise, pour garder l’émotion pure du texte.
Oui, et sur cet album en particulier, ça s’est beaucoup fait. Certains morceaux ont été réalisés extrêmement rapidement. On était au studio avec des amis, des musicien·nes jazz. Les musicien·nes jazz sont tellement talentueux·ses. Iels s’en foutent, iels jouent leurs idées et si les gens n’aiment pas, iels disent ok et passent à autre chose. Tous les jours on jouait peut-être dix ou vingt choses qu’on avait en tête et parfois des choses biens en sortaient. Par exemple, « Plastic » a été faite en peut-être dix minutes. Je l’ai écrite, on l’a enregistrée, tout le monde s’est dit que c’était cool et on est passés à autre chose. On n’y a pas pensé pendant quelques jours. Ça donne un recul très agréable sur sa propre musique.
Cette façon de rester au plus proche de l’émotion rappelle les formations d’acteur·ices. Tu as été en école de théâtre, quelles similitudes tu trouves entre le métier de comédien et celui de musicien ?
Ce pour quoi j’étais bon, en cours de théâtre, c’était pour être moi-même devant les gens. Ça parait simple, mais c’est extrêmement difficile. J’étais connecté à mes émotions, je les autorisaient à paraître. Je n’avais pas réalisé à quel point ça m’avait changé jusqu’à ce qu’en cours, mes amis me demandent comment je pouvais être aussi transparent avec ce que je ressentais. J’ai dis que je n’en savais rien. Mais je crois que ça s’est retranscrit dans ma musique. Je ne me sens pas mal à l’aise à l’idée d’être en colère, d’être contrarié, d’être en deuil. Je me connecte à toutes ces émotions, je les accepte et je m’autorise à ressentir tout ce que je ressens. Je pense que c’est la meilleure façon de passer à travers les mauvais moments. Si on ressent des émotions négatives et qu’on les refuse, ça empire. Mais si on s’autorise à les ressentir, ça nous passe dessus et puis ça s’en va.
Si j’avais dit à mes potes que je voulais devenir chef, par exemple, ils m’auraient dit « non mec, on ne fait pas ça nous ». Inconsciemment, on intègre cette pression sociale.
Loyle Carner
C’est une chose à laquelle tu penses en concert ? Tu entres sur scène comme un·e acteur·ice monte sur scène pour jouer un Tchekhov ?
J’ai plutôt tendance à imaginer la scène comme une paire de chaussons. Je les enfile et je me relaxe. La musique que je compose veut dire tellement pour moi, que c’est très facile de l’incarner. Les émotions sortent toutes seules, je n’ai pas à y penser. Je dis des choses en lesquelles je crois profondément et chaque fois que je les rappe, chaque partie de mon cerveau se connecte immédiatement à tous les souvenirs que ça m’évoque. Il m’arrive même de m’énerver sur scène, parce que je parle de choses révoltantes. Par exemple j’adore jouer « Hate » en live et laisser toutes ces émotions sortir, c’est extrêmement cathartique.
Dans « Hate » justement, tu dis « they say it was all that you could be if you were black, playing ball or maybe rap, and they would say it like a fact (…) all my teachers where you at ? ». (Ils disaient que c’est tout ce que tu pouvais être, si tu étais noir : faire du rap ou du foot. Ils disaient ça comme un fait. (…) Tous mes profs, vous êtes où ?). Est-ce que tu considères que les professeur·es et les services publics dans leur globalité ont une certaine responsabilité dans les questionnements que tu as à propos de la construction de ton identité ?
Ce n’est pas une attaque contre les professeur.es. Ma mère est prof, ma copine est prof, les profs sont incroyables, celles et ceux qui font bien leur travail. Mais iels sont rares aujourd’hui, parce que c’est un métier difficile, peu payé et très mal considéré. Chaque prof qui débarque dans une école se dit qu’iel va changer la vie des enfants. Mais après deux ou trois ans, iels réalisent qu’iels ne reçoivent aucun respect en retour, et deviennent tendu.es et énervé.es.
Mais je pense que oui, ce cadre d’éducation a une grande place dans notre construction. Je n’avais jamais vu quelqu’un qui me ressemblait jouer dans une pièce de théâtre ou être astronaute, par exemple. Donc je n’ai jamais pensé que c’était possible pour moi. C’est très compliqué d’imaginer quelque chose que l’on n’a jamais vu, le manque de représentation de ma communauté dans ces métiers a fait que je ne pouvais pas m’y projeter. En revanche, je voyais beaucoup de gens qui me ressemblaient qui faisaient du rap, du foot. Et dans les films, ils vendaient de la drogue ou commettaient des crimes. À l’école c’est ce qu’on me disait, que j’allais finir dans le rap ou le foot. Pourtant j’aimais beaucoup l’anglais mais personne ne m’a jamais dit que je pourrais écrire un roman, une pièce ou un film. On ne m’a jamais appris que c’était possible pour moi.
Tu penses que c’est la raison pour laquelle tu as fais du rap et pas autre chose ?
Bien sûr. Il y a de la pression sociale qui se répercute sur tout, chez mes amis aussi. Si j’avais dit à mes potes que je voulais devenir chef, par exemple, ils se seraient foutus de moi, ils m’auraient dit « non mec, on ne fait pas ça nous ». Inconsciemment, on intègre cette pression sociale. J’aimerais combattre ça. Je pense à Tyler The Creator ou Childish Gambino, qui sont des gens qui n’en ont rien à foutre de ce qu’on attend d’eux. Ils font des choses incroyables et ils reçoivent énormément d’amour, de toutes les communautés, pas seulement la communauté noire ! Parce que n’importe qui peut les regarder et se dire « ok, tu es noir et tu peux faire n’importe quoi, pas seulement du rap ou du foot ».
C’est encore cette idée de Cheval de Troie ! Tu t’es dit « ok je vais faire du rap, mais une fois à l’intérieur je vais combattre ces stéréotypes racistes ».
Exactement ! Je n’y avais jamais pensé comme ça, mais c’est très beau. Il faut jouer au jeu pour changer le jeu, non ? Donc oui, je suis un rappeur, si on me regarde de loin, qu’on ne me voit pas très bien, on se dit « tiens, c’est un rappeur là-bas ». Mais dès qu’on se met à fouiller dans ce que je fais, on peut voir que tous ces stéréotypes n’existent pas chez moi.
Est-ce qu’écrire à propos de ces blessures et se les réapproprier pour créer ton art t’aide à les combattre ?
Complètement. Ça montre à mes blessures que je n’ai pas peur d’elles. Je pense que si on ne verbalise pas, tout grandit, tous nos problèmes. Dès qu’on se met à en parler, on se dit « oh, ce n’est pas si gros finalement ». Et puis on peut les faire disparaître en une pichenette. Il faut les accepter pour pouvoir les combattre.
Le rap, dû à sa culture des clash, des battles, du « rap game », est plutôt un milieu d’égo, de compétition. Toi, tu débarques avec ta vulnérabilité, tu parles de tes doutes, tes faiblesses, tes peurs… Qu’est-ce que ça fait de se positionner dans ce monde sans être dans la démonstration de force ?
C’est un vrai soulagement. Quand j’étais plus jeune je voulais être dangereux, que les gens me voient comme quelqu’un de mauvais. Alors c’est vraiment merveilleux, parce qu’aujourd’hui, je peux faire la même chose que tous les mecs qui font du rap, mais je n’ai rien à prétendre, je peux être moi-même. Et c’est très amusant. Ma mère me disait souvent « si tu peux faire tout ce que tu veux et que tu peux être toi-même en le faisant, tu as gagné. Peu importe que tu gagnes moins d’argent ou que tu vives dans une plus petite maison : si tu es toi-même chaque jour et que les gens t’apprécient pour ce que tu es vraiment, c’est que tu as gagné ». Ça a toujours été mon rêve, que les gens puissent me voir pour ce que je suis, et qu’iels m’apprécient pour ça. Ou qu’iels ne m’apprécient pas, d’ailleurs, ça n’a pas d’importance.
Avec le petit recul que tu as maintenant, qu’est-ce qui te rend le plus fier dans cet album ?
Les collaborations que j’ai pu faire et le fait d’être resté ouvert. Ouvert au monde et aux idées des gens avec qui j’ai travaillé. Je suis aussi fier d’avoir été courageux, d’avoir parlé de ces merdes dont les gens ne parlent pas, à savoir le ressenti que peut avoir un homme métis face au racisme systémique. Parce que c’était effrayant parfois, de dire ces choses intimes et politiques. Je me demandais pourquoi je ne faisais pas plutôt quelque chose de chiant, de banal.
Tu t’es dit que ce serait mal reçu ?
Oui, par moment je me disais que je devrais plutôt parler de fêtes et de belles voitures, que les gens n’avaient peut-être pas envie d’entendre ce que j’avais à dire, qu’iels avaient peut-être simplement envie de danser. Je me demandais : Pourquoi je parle de moi ? Ça n’intéresse personne. Mais malgré tout, je me suis dit que c’était important, alors je l’ai fait.
Tu peux nous parler un peu de Chilli Con Carner ?
C’est une école de cuisine que j’ai ouverte pour les enfants qui ont des TDAH (trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, ndlr). Ça fait sept ou huit ans maintenant que ça existe, j’ai commencé à 20 ans, donc ça fait un moment. On a fait la session annuelle cet été et, pour moi, c’est toujours la meilleure semaine de l’année. C’est l’occasion de passer du temps avec ces enfants qui m’apprennent toujours tellement. Iels ont l’esprit tellement ouvert, iels réfléchissent hors de toutes les cases et détestent les règles ! Parfois, je leur dis de faire quelque chose d’une certaine façon, iels me répondent « pourquoi je ne pourrais pas faire ça comme ça plutôt ? ». Et moi je me dis « bah oui, pourquoi pas ? ». Je me sens extrêmement chanceux, ayant moi-même un TDAH, de me retrouver dans cette position et de pouvoir être inspiré par ces enfants, à chaque instant.
C’est encore une forme d’héritage. Tu as appris à cuisiner avec ta mère quand tu as toi-même été diagnostiqué, ça t’a beaucoup aidé et aujourd’hui tu transmets ce savoir à ton tour.
Oui, c’est vrai, c’est ce qu’on essaye de transmettre. On voit une vingtaine d’enfants par an, ce qui n’est vraiment pas énorme, mais si chaque enfant le transmet à un autre enfant, que cet autre enfant fait de même, l’histoire se répand. C’est une des choses qui compte le plus pour moi, dans ce que je fais. Quand je croise des gens dans la rue qui m’arrêtent pour me dire « J’ai un TDAH, je sais que toi aussi et tu m’aides à me comprendre et à m’aimer » ça me donne envie de pleurer. Parce que quand j’étais enfant, même si ma mère me comprenait, je n’ai jamais eu ce modèle, qui me ressemblait et qui me faisait me sentir normal. Aujourd’hui, je peux être ce modèle pour quelques personnes et c’est un énorme privilège.
Loyle Carner sera à l’Olympia à Paris le 29 janvier 2023.
Relecture et édition : Pier-Paolo Gault
Image de couverture : © Jesse Crankson