Après le succès de sa première édition – 15 000 visiteurs – l’Open Mode Festival se prépare pour un nouveau week-end flamboyant dédié à la jeune création.
Adossé au festival FREESTYLE, le festival ouvre ses portes dès vendredi avec une soirée de danse concoctée par le collectif La Mona et un DJ Set de Tekilatex. On a refait le point avec Paul Levrez, le fondateur, avant le lancement des festivités.
Convictions cousues main
L’Open Mode 2.0 réaffirme son double objectif de démocratiser l’accès à la mode pour le grand public, « que ce ne soit réservé à une élite parisienne » et aider la jeune création à rencontrer son public. Une éthique solidaire, qui porte en elle beaucoup de critiques contre la fast fashion et le système médiatique couture vs une jeune création qui a besoin d’espace et de confiance pour renouveler les formes et les imaginaires.
Ce festival c’est le temps où on peut accueillir des jeunes créateurs gratuitement, et c’est normal c’est le moment de les aider à se développer comme on aide les jeunes réalisateurs de cinéma.
Très marqué par la difficulté de s’insérer dans le milieu, Paul Levrez est aussi très critique concernant l’image, l’aura médiatique qui prime souvent sur la qualité réelle des produits d’une marque : « Pour moi la mode c’est d’abord du culturel, de l’artistique. Certes il y a une dimension business, bankable, mais c’est trop réduit à cette partie-là ».
A la superficialité, Paul oppose donc la fantaisie et aussi la rigueur de la confection. La force de la couture est l’idée maîtresse d’implantation des stands de créateurs dans la halle de La Villette : « On peut vraiment pénétrer dans l’univers des jeunes créateurs, pas comme dans les salons où tu as juste un produit fini ».
Futur recyclé
L’aspect d’atelier géant ouvert vient servir son optique d’accessibilité et de pédagogie : « Je me suis dit que si on arrivait à sensibiliser le grand public à la fabrication d’un vêtement et toute la démarche qu’il y a derrière, on serait peut-être prêt à mettre un peu plus d’argent ».
Mais que peut-on découvrir de nouveau cette année ? « On ne s’est pas contenté de dire aux jeunes créateurs de revenir » explique Paul. « On leur a demandé de prouver que leurs collections étaient nouvelles, qu’elles faisaient sens et que des choses avaient changé. »
Parallèlement, l’école l’IFA a rejoint le groupe des écoles de mode qui soutiennent l’initiative. Côté stands et ateliers, la liste des activités s’est enrichie : dans la Villette ce week-end vous pourrez découvrir différents types de flash tattoos, vous initier au nail-art, customiser vos dents ou plus simplement vous faire masser. En phase avec son époque et les préoccupation de mieux consommer, l’Open Mode inclut une nouveauté très importante pour l’équipe : un espace d’upcycling. « On voulait vraiment qu’il y ait un espace où on puisse directement fabriquer des choses ». Rendez-vous important à noter aussi, à 16h samedi pour le défilé des écoles puis à 18h30 samedi et dimanche pour les défilés-dansés où le public pourra découvrir la performance de danseurs associés à un jeune créateur du festival.
Propos recueillis par Clémence Moreau