Le 14 et 15 avril, venez célébrer le désir et l’extase au Hasard Ludique qui présente le marché de l’illustration impertinente. Une vingtaine d’artistes se livrent. Placées sous le signe de l’humour, du dark ou de l’explosion de couleurs, les illustrations proposeront chacune leur version du plaisir sexuel et du langage du corps. Quelles facettes du désir veulent-ils faire ressentir à celui qui regarde? Comment dessiner l’extase, si intime et collective à la fois? Expos, DJ set, flash tattoos by Safia Bahmed-Schwartz (que nous avons jusqu’ici présenté à travers sa musique plus que son dessin), nos sens seront convoqués en ce début de printemps.
J’essaye de reproduire la sensualité dans mes travaux, de la retranscrire le plus fidèlement possible. Je mêle l’attraction des corps et la sensualité. Je suggère au lieu de tout montrer, afin de laisser le spectateur imaginer et laisser libre cours à ses fantasmes.
Je dirais un désir sombre, coulant. Une facette de désir qu’on garde cachée, qui ramène à un état sauvage, instinctif, gênant peut être ? En tout cas, il y a une volonté de représenter les fluides, les corps, de jouer avec ce qui peut être considéré comme honteux ou tabou dans un imaginaire irréel.
Je suis pas sûre d’arriver à dessiner l’extase, mais dans mes essais, ce sont les corps qui parlent, qui communiquent avec leurs liquides, leurs gras dans une sorte de langage universel. J’essaie de dessiner ces moments où on s’abandonne, et où a l’inverse de la définition de l’extase – « être en dehors de soi », on serait en nous-mêmes, totalement connectés avec les profondeurs de notre corps, en osmose avec ses désirs les plus obscènes.
Emilie Caie