La Fête du Slip revient en découdre avec les genres, les sexualités et les corps. La septième édition consécutive de la fête la plus « olé olé » du mois de mai a lieu ce jeudi à Lausanne.
Une fois de plus, la Fête du Slip convoque le cinéma, la musique, les arts vivants et/ou visuels dans leurs formes les plus subversives pour rendre leur dimension positive aux représentations des sexualités. Autant que la création artistique, l’essence festive de l’événement est un point central de ces quatre jours. Là-bas, l’art fait leur fête aux questions de racisme, de discrimination ou de masculinité toxique sur fond de sexualités célébrées. De jour et/ou de nuit, la programmation propose presque autant de diversité qu’il existe d’identités.
L’affiche cinéma, qui s’est débarrassée de la distinction avec le porno, partage la lumière entre les courts suisses de la sélection Helvéslip et pépites internationales. D’une ouverture sur les ténèbres du Charbon de Elora Thevenet dans un milieu queer parisien bien de chez nous, on s’éloigne ensuite de nos regards et/ou conceptions occidentales avec l’Antiporno de Sion Sono mettant en scène les valeurs patriarcales et capitalistes du Japon moderne de manière exacerbée et/ou excessive (voire insoutenable) pour en démontrer l’absurdité.
Plus que les autres disciplines présentées, la musique expérimentale souffre d’un manque de diversité et d’une large domination masculine hétérosexuelle que la Fête du Slip prend à cœur de neutraliser, sans compromis. Que ce soit le vendredi sous le signe du clash brutal ou le samedi lors d’une soirée débridée, aux côtés de Godzilla Overkill, Especta Negra, LSDXOXO ou Miss Sheitana (ancienne Miss Beurette), la programmation musicale des festivités est un hommage au clubbing queer, à l’héritage féminin et à l’ouverture à la découverte et/ou l’hédonisme.
Déambulations des corps autour d’eux-mêmes et des autres dans l’obscurité, les performances du festival font l’amour-propre (Goldendean) et/ou des autres (Queer Males), mais invitent aussi à se faire gentiment la guerre (Playfight/Queerfight) pour explorer ses propres puissances et/ou vulnérabilité.
Le seul plaisir des yeux ne sera pas en reste puisqu’on invitera le spectateur à se les rincer sur les dessous d’un tournage de film porno créatif tenu secret grâce à OILPRODUCTIONS, ou en pleine rue à l’occasion de l’exposition et/ou exhibition de fétiches kinky d’APART.
Du haut de sa portée déjà emblématique, la Fête du Slip promet de continuer à rester aussi détendue qu’élastique. Elle reste la sauterie la plus libre de gênes en embrassant les caractères slipo-centrés et/ou absurdes qu’évoquent son nom et en célébrant un « Et/Ou », symbole de la pléthore de possibilités, de combinaisons, de sexualités et d’identités qui font la sienne.