Darude c’est à l’origine un DJ finlandais, qui a connu un joli succès avec son tube « Sandstorm » en 2000. Mais depuis un an à Paris, ce nom est surtout devenu un synonyme de retour fantasmé aux clubs de ces années MP3… que l’on était trop jeune pour connaître. A chaque soirée, la Darude, kermesse eurodance parisienne, aussi régressive que déjantée fait résonner son hymne, accueilli avec euphorie par une foule de teufeurs, ou bien renommés « lofteurs ».
Déclinée sur les visuels de chaque event, Loana gagnante de la première édition du Loft, toute première émission de téléréalité en France, est la Sainte-Patronne de la soirée qui fête son premier anniversaire ce samedi 16 novembre à Petit Bain. La péniche avait déjà sérieusement tangué début juillet, et cela devrait encore être le cas cette fois-ci. Alors avant que les lofteurs partent en transe, on a posé 5 questions aux grands manitous de ces nuits de folie, au succès aussi détonnant qu’étonnant, DIE KLAR et kwamē, également membres fondateurs du collectif Bel Air Sound.
Manifesto XXI – Quel a été le moment le plus mythique de cette année ? DJ set mémorable, epic fail en coulisse, instant drama…
kwamē: Compliqué y’en a eu beaucoup… Je repense notamment au crew la Cinquième Terrasse qu’on a invité à mixer en juillet dernier et qui transmet son énergie folle au public en s’égosillant dans le micro et en sautant dans tous les sens.
Mais si je ne devais en choisir qu’un seul je dirais la Darude en septembre dernier à la Jeudi OK au Wanderlust, on sentait vraiment que c’était la dernière soirée avant la rentrée pour beaucoup et tout le monde voulait kiffer son moment. Il y avait une vraie euphorie générale mais on était débordé ! (rires) On était en rupture de stock de goodies dès 1h du mat, t’avais des lofteurs qui montaient aux poteaux pour danser, l’estrade du DJ booth de la scène extérieure était littéralement submergée par la foule à tel point que le son a dû couper 4,5 fois dû aux faux pas sur les cables d’alimentation… Au final la terrasse du club, qui habituellement ferme à 4h, est restée ouverte jusqu’à 6h avec un public en transe du début jusqu’à la fin, c’était hyper WTF mais c’était une pure soirée !
DIE KLAR: Bon, c’était pareil (merci kwamē) ! La deuxième Jeudi OK au Wanderlust était mémorable sur tous les points, tant au niveau de l’ambiance que des scènes totalement improbables !
Quelle(s) track(s) pépite(s) avez-vous redécouvert cette année ?
DIE KLAR : Jens O « All The Things She Said », un remix du célèbre titre du groupe t.A.T.u à la sauce hardtrance. Ce morceau était un tube phare au début des années 2000 et représente, pour beaucoup de ma génération, les années d’insouciance: celles à matter des videoclips devant M6 après l’école ! Jens O apporte une touche festive et dynamique qui matche parfaitement avec l’esprit de La Darude !
kwamē : Kate Ryan – « Désenchantée », la reprise eurotrance du hit de Mylène Farmer, le morceau dégage une telle puissance et fait très karaoké en même temps car les paroles sont connues et reprises par le public. C’était un peu le track kitsch que personne n’osait jouer avant et qu’on entend de plus en plus maintenant, même à des évents orientés house qui n’ont rien d’eurodance, ni trance d’ailleurs.
Comment expliquez-vous le succès des Darude ?
kwamē : Je pense qu’on propose quelque chose de vachement simple qu’on a tendance à oublier lorsqu’on organise une soirée notamment à Paris: le fun et la bonne humeur. Et avec la Darude on a réussi à poser une image, des mots et un style musical particulier dessus, c’est ce qui rend ce projet si singulier.
DIE KLAR : Lorsque tu vas dans une Darude, c’est avant tout pour déconner avec tes potes, dans une soirée à l’esprit teuf et friendly ! A travers cette soirée, on propose à tous les nostalgiques de culture pop des années 90’s et 2000 de danser sur des styles musicaux électroniques de cette époque.
kwamē : Après je ne suis pas sûr que les plus jeunes qui viennent à nos soirées aient grandi avec Loft Story, la boysband / girlsband mania ou soient des puristes de Trance et d’Eurodance, mais notre image popculture 2000 leur parle forcément. Puis Karl et moi on est des gens simples, on aime rire et faire la fête. Ça se ressent dans nos évents: notre concept se veut drôle, pas prise de tête et rassembleur, et, aujourd’hui dans le contexte actuel où on politise aussi les soirées clubs, ça fait du bien de se dire qu’on va aller à une fête juste pour s’amuser sans avoir peur d’être jugé.e et rencontrer des personnes dans le même mood.
DIE KLAR : Ouais notre démarche est simple, on veut revenir à l’essence même du mot fête, en s’inspirant des codes des teufs de notre enfance. Beaucoup de fun, du kitsch assumé et une offre musicale originale sur la scène parisienne.
Le ou la DJ, ou producteur.ice, que vous rêveriez d’inviter ?
DIE KLAR : C’est difficile à choisir… pour le côté show j’aurais dit Alice Deejay ou Scooter. Mais pour la partie production sans aucun doute Scott Brown ! C’est l’un des piliers de la scène hard trance, happy hardcore en UK, avec une discographie assez incroyable ! Sa musique fun et colorée est compatible à 1000% avec la Darude.
kwamē : La reformation de Nu NRG, un duo italien des années 2000 à cheval entre la Trance Progressive et la Hard Trance. Ils se reformeraient juste pour jouer à une Darude, ça serait mortel ! J’en rêve même les nuits, même si ça ne se fera jamais. (rires)
Est-ce que vous avez un conseil son pour le before des lofteurs ?
DIE KLAR: Agnelli And Nelson « Every Day, Every Moment, Every Time (Lange Remix) », c’est de l’amour, du fun radio 2004 à tous les étages !
kwamē : Alexia – « Summer is Crazy », parce que l’été ne finit jamais à la Darude.
L’anniversaire de la Darude
Photo de couverture : © Gabriel Boyer