Après s’être d’abord forgé une belle réputation dans le monde de la musique électronique, ainsi que dans la mode, Abyss X dévoile son premier album INNUENDO. Elle y prend un tournant audacieux et mystique en s’éloignant de sa zone de confort : Son audience avait déjà pu la découvrir dans des sonorités plus hip-hop, pop et jazz. Aujourd’hui elle revient pour nous ensorceler d’ondes trip-hop et noise sensuelle.
Artiste pluridisciplinaire et excellant dans la performance, Abyss X ne craint pas d’aller dans les extrêmes lors de ses performances musicales. Connue en tant que danseuse, directrice de pièces de théâtre et productrice de clips, elle décide de se lancer dans la musique en 2015. Originaire de Crète, c’est alors qu’elle décide de puiser dans l’imaginaire collectif afin de forger un personnage musical dont émane une énergie mystique et lyrique. En effet, par le passé, l’artiste a pu puiser dans son historique identitaire pour créer des titres folks revisités par des instrumentales électroniques. Elle s’adonne volontairement à un démantèlement des genres afin d’exprimer toutes les façades de sa personnalité. On peut aussi bien la retrouver dans des clips esthétiquement proches du VCR romantisé que dans une Boiler Room endiablée entourée de fumigènes rouges sanguinaires.
Aujourd’hui, dans INNUENDO, l’artiste explore une part de sa spiritualité, celle qui nous rappelle les œuvres d’autres déesses post-modernes telles qu’Aïsha Devi, Juliana Huxtable, ou encore FKA Twigs. La richesse de cet album se trouve dans la façon dont Abyss X met à profit la portée de sa voix, riche de 4 octaves. Tantôt douce et poétique dans « Palpitations », tantôt angoissée et heurtée, plus punk dans « Can’t Compare » et « Animosity », la narration de ces 35 minutes s’affranchit d’une linéarité. Si nous retrouvons des thèmes récurrents tels que la solitude, l’errance, la domination, la séduction, ou encore la querelle, chaque titre reste néanmoins une exploration bien spécifique d’une tranchée de sa personne. En écoutant cet album, nous faisons face à une revendication identitaire finement articulée.
Sorti en Avril, le clip de « Love Altercation » préparait le terrain visuel de cet album. Dans ce clip aux visions évocatrices, nous plongeons dans un nightclub gothchic captivant. L’instabilité visuelle est omniprésente et nous emporte dans un gouffre magnétique. Dedans, Abyss X mêle encore une fois ses talents de cinématographe pour créer un tableau troublant mais dont on ne peut détourner le regard. Comme évoqué avant, Abyss X a ce quelque chose de spirituel. En abordant ce clip avec ceci en tête, on peut comprendre que le club est central dans cet album. Il devient un lieu d’osmose spirituelle pour toutes les âmes ne se sentant pas en adéquation avec les structures dites « conventionnelles ». Le maximalisme prône ainsi que l’exploration du soi. Chacun analyse ses limites. Ce maximalisme, d’ailleurs, lui a valu de belles collaborations avec Rabit, SOPHIE, ou encore Rui Ho. Ces deux dernières figures feront d’ailleurs partie de l’édition remix de cet album aux côtés de DJ Rosa Pistola et Gabber Eleganza, entre autres.
Image à la Une : Orograph
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