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Holy Fuck, retour ardent sur Cène

Holy Fuck, retour ardent sur Cène

Manifesto 21 - Holy Fuck

Un 5ème album pour les Torontois Holy Fuck, véritable ovni de la scène musicale. 15 ans après leurs débuts, la perpétuelle métamorphose du quatuor réserve toujours autant de surprises. Descente en club oblige.

Ne pas céder à l’appel délétère des paillettes et du star system, c’est ainsi que Holy Fuck conserve sa place d’ovni dans un univers outdoor mêlant krautrock, deep house et percussions motoriks. Un anti-conformisme revendiqué par le quatuor canadien, loin des buzz et autres tentatives labelées showbiz, et qui pourtant n’empêche en rien les adeptes de trépigner d’impatience à l’idée de ce nouvel album, du nom de Deleter. Coïncidence ?

Manifesto 21 -Deleter
Deleter

5ème opus pour ces habitués des studios, l’album n’en demeure pas moins une pépite ou le spectre des variations, des rythmes offrent une énergie folle aux diverses compositions qui oscillent entre le minimalisme dynamique du titre d’ouverture « Luxe » jusqu’à l’halètement triomphal du dernier titre « Ruby », et le fracas cosmique de « SanSebastian ». Clairement, Deleter est un aboutissement en terme d’expérimentation, comme si la volonté de rester indépendant offrait au groupe une énergie et une liberté bien éloignées des diktats des charts. 

Des inspirations pointues, entre Technotronic, TLC, jusqu’aux titres plus sombres de Black Sabbath, Holy Fuck souhaite maintenant se tourner vers des tonalités plus clubbing. « Avant nous tentions de nous débarrasser de l’étiquette que l’on nous avait collée, alors qu’aujourd’hui nous nous sentons plus dans l’univers dance que jamais. » Pas étonnant pour ceux qui depuis 2004 ont tourné sur les scènes de Coachella, SXSW, Glastonbury, et entre autre été sur la tournée d’une certaine M.I.A, Holy Fuck a toujours joué dans la cour des grands. « À l’époque du dernier album on a peut-être senti qu’on avait fait ça depuis suffisamment longtemps pour avoir inventé notre propre langage. Je nous trouve plutôt uniques, et j’espère que notre musique existe dans son propre monde. Ce n’est pas si facile à faire. C’est un processus qui requiert beaucoup de dévouement, de foi, mais je crois qu’on fait ça depuis assez longtemps pour connaître par cœur ce langage. »

L’album Deleter est donc une série d’esquisses sonores captées sur plusieurs jours, lors des balances ou des sessions de répétitions, qui offrent 9 morceaux riches, ou le travail et la recherche de l’hydre à quatre têtes que sont les Holy Fuck trouve un paroxysme. « Ça arrive quasiment à chaque fois qu’on joue ensemble », décrit Brian, chanteur et guitariste du groupe. « Ça fait partie du processus, on voit ça comme un jeu, c’est comme une partie d’échecs à huit mains. Et dans ce jeu on trouve l’alchimie. » Une connexion partagée qui permet une émulsion créatrice et un album digne de la réputation du groupe, toujours marginal mais profondément novateur. Loin d’être nuisible comme l’indique son nom, Deleter propose également des featurings de grande qualité avec notamment Alexis Taylor de Hot Chip, ou Nicholas Allbrook de Pond. Une chose est certaine, les pistes seront « holy- fucked » par l’énergie dance de ces têtes brûlées en vogue, bien malgré eux !

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