Après des teufs massives sur Twitch pendant le confinement puis une compil hard club qui a fait fureur, le label Safe Cloud Records sort aujourd’hui un premier EP de leur chouchou Future Is Offline.
Rave Music 4 Kidz ! Un titre qui résonne comme un véritable manifeste pour une génération qui danse désormais en ligne. En trois tracks survitaminées, Future Is Offline condense dans cet EP l’énergie de la jeunesse qui rêve de raves. Expert de la musique qui tabasse vite et fort, oscillant entre bangers hardstyle et emo-trap, le jeune producteur lyonnais (qu’on avait aperçu sur les compil Southfrap Alliance) lâche ici une pépite spéciale « makina » : un sous-genre de techno hardcore originaire d’Espagne, à base de kicks rapides jusqu’à 190 bpm et de mélodies distordues grandiloquentes, née au début des années 1990 avant d’essaimer dans la décennie suivante en Allemagne ou en Angleterre.
Une bonne poignée de sorties indé à son actif en seulement deux ans, Future Is Offline (par ailleurs moitié du duo Zoomer Bangers avec un autre monstre de l’underground lyonnais, Bovllov) affirme un univers explosif baigné de tout un tas d’influences, de ses origines marocaines qu’il porte fièrement jusqu’aux débuts du mouvement nightcore avec lequel il a grandi. Il nous confie, avec Rave Music 4 Kidz, son « envie de contraster avec le côté dark qu’on retrouve trop souvent dans le spectre musical actuel, et de ramener la makina dans l’hexagone ». À mi-chemin entre la frappe marseillaise et le gabber du nord de l’Europe, la sage Lyon pourrait-elle se faire le creuset improbable d’un renouveau du genre ?
Chez Safe Cloud, on nous répondrait que la question est loin d’être géographique. Pur produit de notre époque internet, le label s’est créé au printemps 2020 à la suite d’énormes teufs sur Twitch réunissant près de 5000 personnes autour de line-up repoussant les limites de la club music. Une façon de garder le moral en confinement. En janvier 2021, la compilation Safe Cloud Tapes 01 dresse un panorama extra-large de ce qui peut se faire chez les « internet clubbers » de nos jours (et de nos nuits). 23 morceaux où l’on retrouve la déjà grande Inès Cherifi, la frapcore grinçante des lillois Shtelameï ou encore le niçois Tumy.
Internet c’est notre zone de confort, on a grandi dessus, perso la plupart de mes goûts sont issus de la culture web, donc c’est la suite logique des choses d’y faire la teuf.
Charly, Safe Cloud Records
C’est aujourd’hui avec l’autoproclamé « pionnier de la happycore en France » que le label inaugure sa première sortie d’artiste. Future Is Offline livre un triptyque aux joyeux accents revival 2000’s, qui ne prend même pas la peine d’une intro : « Another Dream » rentre dans le vif en nous faisant instantanément taper du pied sur les loops d’un vocal pitché jusqu’à l’absurde. L’ambiance fête foraine continue sur le second titre, hommage à un « Makina 69 Crew » aux nappes de synthé épiques. Et quand on croit qu’il n’est plus possible d’augmenter le tempo, ça monte encore : bande-son de jeu vidéo boostée aux amphets, on se laisse allègrement achever par les drifts de l’ultime « Haters Love Letter ».
Entre urgence écologique et vieux monde qui peine à s’effondrer, la musique rave bête et méchante s’érige comme un dernier rempart à notre survie mentale. C’est ainsi que l’analyse Charly Germain, le fondateur de Safe Cloud Records :
Le gabber, le hardstyle, la makina… tous ces genres vont droit au but, ils permettent de se défouler radicalement, tout en véhiculant un état d’esprit joyeux et un message d’amour et de tolérance : c’est un exutoire ultra efficace qui permet d’encaisser pas mal de maux.
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Image à la une : screenshot du DJ set de release de Future Is Offline © Safe Cloud Records