Qu’ainsi soit Fictions, le nouvel EP de Fils Cara

Fils Cara livre ce vendredi 4 septembre un deuxième EP, Fictions. Il sera en concert à La Maroquinerie le 12 novembre prochain.

« Savoir écrire, c’est dire n’importe quoi sur un ton plus ou moins radical. Ici, le 29 mai 2020, cette phrase n’a jamais eu autant de sens. Ainsi soit, Fictions. »

Nous connaissions déjà Fils Cara. Peut-être que vous aussi. L’EP Volume, sorti en janvier 2020, contenait le gimmick entêtant de « Nanna » (s’il faut que tout tourne autour de toi, laisse-moi tourner autour de toi, comme un satellite…). Entre trap, chanson française et pop urbaine, l’artiste détone parmi les autres signatures du label Microqlima (L’Impératrice, Isaac Delusion, Pépite). Fils Cara fait partie de ces artistes que l’oreille reconnait indubitablement au bout de quelques secondes d’écoute. La voix certes, la poésie aussi, la rythmique millimétrée et le phrasé sophistiqué. Col roulé, chaîne en or, l’œil le remet tout aussi rapidement. Il livre ce vendredi 4 septembre un deuxième disque, Fictions, modestement qualifié d’EP malgré ses huit titres.

« Cara » paie tribut à Carmela, sa mère. Racines en Sicile, il vient de Saint-Étienne où il travaillait à l’usine. Une affaire de famille ? C’est son petit frère, Francis, qui s’assoit au piano à ses côtés sur scène. Si une intimité imprègne le disque, Fils Cara se fait davantage diseur de bonnes – ou de mauvaises – aventures universelles.

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Fictions est un titre qui rappelle celui de Jorge Luis Borges. L’écrivain argentin est l’un des papes du « réalisme magique », où la poésie introduit de l’onirique dans l’ordinaire. Trois clips verticaux (« Cigogne », « Contre-jour » et « Nanna ») avaient déjà mis au jour le goût du chanteur pour le fantastique, voire le mythique.

Une guitare électrique dans le premier morceau (« Concorde ») annonce une veine nouvelle, lointaine, de UK garage. Dans le même temps, le piano est davantage présent. Mais la poésie des textes surplombe tout le reste. Les huit morceaux sont contés. Les souvenirs côtoient les fantasmes, les rêves complètent les constats. « Crédits » clôture le disque d’une façon originale, nommant et remerciant toutes les personnes ayant participé, d’une manière ou d’une autre, à sa conception. Ce qui aurait pu être légèrement puéril s’avère digne et touchant, comme Fictions.

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