C’est un titre tout en paradoxe que nous offre le groupe Daisy Mortem, membre de la famille artistique non identifiée We Are Vicious. À l’origine, il s’agit d’une reprise du titre « Salvation » du groupe de noise rock bordelais Ulrich. Le son de départ est une rage libératrice, comme une course urgente empreinte d’une mélancolie sous-jacente.
Avec intelligence, Daisy Mortem le dévie, le transforme, apportant la touche reconnaissable du collectif We Are Vicious. Partant sur une réinterprétation, le groupe explique : « Ça a dérapé. » Le morceau devient à la fois dansant et lugubre, un las déhanchement. La « basse funky débile » , joliment décrite par Denis, l’un des membres du groupe, est un absurde amusement au milieu de la fausse tristesse.
On imagine une soirée délirante dans un cimetière. Ou un cimetière délirant dans une soirée. C’est une « fête un peu triste », et on apprécie d’y être invités.