C’est avec ce titre exquisément absurde que Daisy Mortem revient pour son EP : La vie c’est la mort. Les fanfarons bordelais, membres du collectif atomique non identifié We Are Vicious, passent cette fois-ci au français intégral. À la fois extrêmement dark et très second degré, cette sortie a de quoi intriguer. Fidèle à sa description, le groupe continue d’être la B.O. d’un rêve érotique se terminant par un assassinat dans une obscure boîte de nuit. Le thème est là : la mort. La mort, mais avec ironie. Avec Daisy Mortem, la mort n’est rien, c’est la vie, l’amour, le SIDA. On s’en amuse avec délectation.
Porté par les cris de jouissance du titre d’ouverture, par les guitares sardoniques et l’énergie proche de la folie clinique, La vie c’est la mort est un exutoire. Le chant est tour à tour grave puis rieur, puis hurlant, comme pour mieux souligner le sarcasme. Les paroles sont des incantations exorcistes sur les atmosphères obscures, velours dégoulinant sur des instrus electro-noise saccadées. Les grisants cris moqueurs des trois êtres maléfiques sont jouissifs, comme autant de petits démons lascifs. Un EP entre joie glacée et effroi sautillant, on en veut encore.
En tournée européenne du 28 mars au 14 avril avec le rappeur américain JPEGMAFIA, ce sera l’occasion de lâcher nos idées noires dans leurs concerts démentiels.