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De La Romance, electro pop sensuelle et cinématique

De La Romance, electro pop sensuelle et cinématique

De La Romance est un projet fondé par le compositeur parisien Vincent Girault, qui mêle une electro-pop sensuelle et rêveuse à des clips esthétiques, fashion et charnels, le tout empreint d’une douce naïveté. À travers la musique et l’image, on est ainsi plongé dans un kaléidoscope de représentations sensibles, légères et voluptueuses de l’amour moderne. Rencontre.

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Manifesto XXI – Pour commencer peux-tu nous parler un peu de ton parcours, ta formation ?

De La Romance – À la base je suis batteur de formation, j’ai écumé les groupes de musique, j’ai eu quelques bons profs mais pas un enseignement type classique/conservatoire. J’ai vraiment une approche à l’oreille, très instinctive. Je me suis formé sur le tas, dans des groupes de musique, où j’ai eu la chance de côtoyer des supers musiciens desquels je me suis énormément imprégné aussi. C’est petit à petit que je me suis auto-formé, et aussi intéressé aux autres instruments. J’ai commencé par la batterie mais très vite touché à la guitare, la basse… parce que j’avais aussi accès à ces instruments-là. Puis rapidement est venue aussi l’envie de produire de la musique, vers l’âge de 15 ans (j’en ai maintenant 28). J’ai commencé à acheter du matos pour produire de la musique, et puis je n’ai pas cessé ensuite d’investir dans la musique. Depuis que je suis petit, tous mes cadeaux ont toujours été liés à la musique, ça a été une ligne directrice. Donc voilà, une construction un peu self-made-man, au travers des expériences. Donc à la base je viens vraiment de la musique électrique, les groupes rock, métal… et c’est au début des années 2000 que j’ai commencé à bien m’intéresser à l’univers electro et ses possibilités. Donc je suis vraiment sur le confluent à essayer de faire cohabiter ces deux univers. C’est un peu mon propos dans la composition.

Manifesto XXI – De quand date le projet De La Romance ? Comment a-t-il démarré, s’est-il professionnalisé ?

DLR : Pendant pas mal de temps j’étais batteur dans différentes formations, à accompagner des artistes etc., puis j’ai eu un premier groupe en propre de post hardcore un peu foufou qui s’appelait Altess, ensuite un groupe un peu rock-electro assez dark, The Electronic Conspiracy, puis De La Romance est né un peu naturellement. Des fois j’ai un peu souffert de l’expérience de groupe, et j’avais envie de me retrouver seul aux commandes, même s’il y a énormément d’intervenants dans ce projet et que je me nourris de plein de collaborations. Après le fait que ce soit professionnel… je n’ai jamais eu d’intention véritable, ça se fait un peu malgré soi, le truc prend ou ne prend pas. Mais j’ai toujours eu envie de bien mettre en forme ce que je fais. Pour ne rien te cacher, je fais beaucoup d’œuvres de commande. Je suis compositeur à côté de mes projets perso, et une de mes particularités je pense, c’est vraiment de travailler avec le cœur. C’est-à-dire que même si je vais répondre à un brief, et que je ne suis pas libre dans ma création, je vais vraiment essayer de le faire avec le cœur, et de défendre mon projet comme si c’était un projet perso. Si tu veux, De La Romance ça vient un peu de toutes les chutes des briefs que j’ai eus, ça a commencé par ça en fait. C’est pour ça que c’est un peu épars, que ça va un peu dans tous les sens, même s’il y a quand même une ligne directrice puisque c’est ma sensibilité propre etc… Mais il n’y a pas un style musical vraiment très défini. Donc il y a eu cette idée de rassembler des pièces choisies, de les retravailler, et de là est née une espèce d’esthétique, ça s’est construit petit à petit… ça doit faire 3-4 ans.

Manifesto XXI – Peux-tu nous parler un peu de ton rapport à l’image, car tu diffuses énormément de clips, qui sont tous d’une grande qualité visuelle…

DLR : La plupart du temps les musiques sont nées d’une vidéo, elles sont destinées à la vidéo, donc moi ça me semblait assez cohérent, et puis c’est aussi un gros kiff pour moi que de faire intervenir tel ou tel réalisateur qui fait des supers images… ça va aussi dans cette idée de projet un peu participatif.

Manifesto XXI – Tu es un amateur de cinéma ?

DLR : Oui j’apprécie beaucoup le cinéma, après ce n’est pas moi qui réalise ces vidéos… je suis juste là pour choisir tel ou tel réalisateur pour telle ou telle chanson, un peu les aiguiller dans leurs choix, et essayer de faire quelque chose qui ait du sens par rapport à la musique.

Manifesto XXI – Et la composition pour le cinéma, c’est quelque chose que tu envisages / pratiques déjà ?

DLR : Ça m’intéresse énormément oui. J’ai beaucoup composé pour des courts-métrages, puis j’ai fait une musique de long en 2008, celle du 1er film de Samuel Collardey, « L’Apprenti ». Et là il y a son troisième film « Tempête » qui sort le 17 février, pour lequel j’ai écrit la musique. Donc oui j’essaie d’avoir un discours dans la composition pour le cinéma aussi, même si ce que je fais pour De La Romance n’est pas véritablement de la musique de film. On reste dans un aspect plus pop, de chansons, même si parfois aujourd’hui musiques de film et musiques actuelles tendent à se rejoindre.

Manifesto XXI – Quelles sont les influences du projet De La Romance ?

DLR : Un artiste que je cite souvent parce que c’est vraiment ce qui m’a conforté dans l’envie de faire un projet tout seul et d’associer musiques électroniques et électriques, c’est Apparat, qui pour moi dégage quelque chose qui s’apparente au romantisme allemand. Après j’écoute beaucoup d’electro, pas mal de classique aussi, des choses très connues, moins connues… Sinon pour citer un artiste parisien, j’ai eu un coup de cœur récemment, c’est Paradis, qui font une sorte d’electro poétique un peu fleur bleue…

Manifesto XXI – Comment se passent tes collaborations avec des chanteurs/chanteuses ?

DLR : Pour le moment je suis vraiment dans une approche d’environnement familial proche. Autant pour les musiques de film j’ai pu faire des castings ou autres, mais pas pour ma musique. C’est plus facile et aussi tout de suite plus cordial, chaleureux… Je voulais aussi faire de la musique avec des éléments qui puissent être fragiles, et donc pour la voix ça ne me dérange pas de travailler avec des non-professionnels. C’est aussi parce que j’ai une utilisation assez douce de la voix, qui exige moins que d’autres esthétiques d’avoir nécessairement des chanteurs pro. Puis pour l’écriture parfois je travaille en collaboration avec les chanteurs. À la base, pour signer un peu une patte De La Romance, il y avait l’idée de faire cohabiter des voix masculines et féminines, donc j’ai des choristes, ma sœur et mon beau-frère, qui font énormément de chœurs sur mes titres, et il y avait aussi l’idée de faire chanter des duos chanteur/chanteuse, mais progressivement j’ai un peu dévié de ça.

Manifesto XXI – Pour parler des clips vidéo de tes morceaux, je les ai instinctivement rapprochés du monde de la mode et de la photographie, est-ce conscient, voulu ?

DLR : C’est un milieu que je ne connais pas tant que ça, mais qui m’inspire beaucoup. Je consulte pas mal de blogs, notamment dans la photographie, et je travaille avec pas mal de photographes qui sont aussi dans la mode, ainsi qu’avec des vidéastes et réalisateurs qui eux-mêmes répondent parfois à des commandes de ce milieu. En tout cas la mode est un milieu qui me plaît beaucoup, mais pour lequel je n’ai jamais travaillé jusqu’ici. Ma seule attache pour l’instant a été une collaboration avec la marque Sézane. Mais j’apprécierais tout à fait de composer pour des défilés ou autre pour le monde de la mode, ça serait assez cohérent avec De La Romance, cette idée de raffinement etc…

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Manifesto XXI – Quelle est ton actualité concernant tes sorties ?

DLR : C’est un grand point d’interrogation car on vient juste de sortir deux EP qui se sont regroupés pour faire un LP, qui sort en vinyle d’ailleurs. Il y a la volonté de mettre en image chaque chanson, donc il reste deux clips à faire puisqu’il y a dix titres plus deux bonus tracks, et les deux sont en cours. Donc déjà l’idée c’est de terminer ça pour aller vraiment au bout du projet. Et en parallèle je continue à composer, je ne sais pas sous quelle forme ça sortira encore mais je songe beaucoup à un album. J’ai du mal aussi à me séparer de cette exigence de vidéo, mais c’est vrai que c’est beaucoup d’énergie aussi, donc je vais tenter de me calmer un peu de ce côté-là !

Manifesto XXI – Et concernant le live ?

DLR : J’ai vraiment envie de développer ça. Je pense à quelque chose d’un peu « cinéma-live », d’où la nécessité de continuer à tourner des vidéos pour mettre en scène les nouvelles chansons. Là j’ai construit un set de 45min avec tous les morceaux clippés projetés derrière. Récemment pour la release au Café de la Presse j’avais juste préparé un live instrumental, mais en ce moment je prépare un live où je serai avec mes machines et accompagné en plus d’un duo chanteur/chanteuse et de mes choristes, et peut-être éventuellement de musiciens. J’ai envie aussi que ce live puisse se moduler en fonction des contextes et demandes ; galeries d’art, set en club, et surtout, ce qui serait mon grand kiff, faire un « ciné-live » dans un cinéma !

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