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Merci Elheist de faire évoluer la grime !

Merci Elheist de faire évoluer la grime !

Manifesto 21 - Elheist
Lors de son passage à la soirée Temporisation à la Java, nous avons rencontré Elheist, jeune artiste londonienne prometteuse. Aussi à l’aise dans le chant que dans le rap, Elheist puise notamment dans la pure tradition britannique de la grime… et en tire un style musical bien à elle.

A la veille de son retour à Londres, nous réussissons à nous entretenir avec Elheist dans un petit café. Jeune prodige, cette femme s’assume comme un pont entre le rap, la musique électronique ou encore la soul. Un éclectisme qu’elle défend brillamment sur scène depuis presque un an, et si vous en doutez, allez faire un tour sur sa Boiler Room. Elheist est une personne qui intrigue un public curieux et mélomane, tout comme les artistes qui partagent cet éclectisme comme Lafawndah, avec qui elle a déjà collaboré.

Manifesto XXI – Elheist, tu es une artiste hybride qui vogue entre la musique électronique, la soul et le rap. Te sens-tu appartenir à une case musicale particulière ?

Elheist – Aucune. Je n’aime pas le fait de ranger les artistes dans des boîtes. Je ne classe pas par catégorie. Traditionnellement, c’était nécessaire pour vendre. Si tu voulais acheter un CD de rock, tu allais dans un disquaire rock, car il n’y avait aucune alternative. L’industrie a gardé un schéma qui est devenu obsolète aujourd’hui. En ce qui me concerne, je suis le produit de tous ces genres musicaux. J’ai grandi dans un univers multiculturel, je m’inspire de ce qui m’entoure.

Je ne dirais jamais en revanche qu’une personne en particulier m’a influencée. Mes influences sont plurielles.

Elheist

À propos d’inspirations, on retrouve dans tes morceaux aussi bien des univers qui ressemblent à ceux de James Blake ou bien de Skepta. Ce sont des influences également pour toi ?

Ah oui ? J’ai écouté énormément les deux donc ça ne me surprend pas. J’ai adoré les derniers projets de James Blake et la grime est sûrement ma principale source d’inspiration. Mais beaucoup d’artistes, même plus populaires, m’ont façonnée comme Ciara, Missy Elliot, Mary J. Blige, Busta Rhymes ou encore J Dilla et Madlib. Les classiques en fait. Je ne dirais jamais en revanche qu’une personne en particulier m’a influencée. Mes influences sont plurielles.

Manifesto 21 - Elheist
Elheist

La scène hip-hop à Londres est instinctivement associée dans l’inconscient à la grime. Sens-tu que les choses sont en train d’évoluer dans le rap, dans cette ville ?

Tout dépend comment tu envisages les choses. Quand tu ne vois pas de cases musicales comme moi que ce soit, de la grime ou du lo-fi, c’est de la musique. Et de la bonne musique, il en sort tous les jours.

Pour moi, il n’y a pas de hip-hop « made in UK ».

Parlons maintenant un peu de toi. Tu as sorti plusieurs morceaux ces deux dernières années. Va-t-on pouvoir découvrir prochainement un projet tel qu’un EP ou un album d’Elheist ?

C’est une question à laquelle il est difficile de répondre… J’essaie de prendre les choses le plus naturellement possible. Quand je fais un bon morceau en studio et que je le sens bien, on le sort. Mais je sais que c’est important d’être structurée et d’avoir un plan. Mais est-ce qu’on est vraiment obligé d’en avoir un ? [rires] J’ai passé beaucoup de temps sur des concerts. J’ai envie de passer plus de temps à faire de la musique maintenant. Donc l’année prochaine, il va y avoir des choses cools, ça c’est sûr.

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On peut dire que je co-produis les productions, car je suis impliquée dans tout le processus de composition.

Elheist

Tu as également fait un morceau avec une artiste que nous aimons particulièrement : Lafawndah. Comment s’est passée cette rencontre ?

Oh yeah, my love ! On se connaissait déjà depuis longtemps. Elle était venue à Londres pour l’anniversaire d’une amie et c’est à ce moment-là qu’on a vraiment pu se découvrir. C’est devenue ma sœur maintenant. Ce track « Bye Bye » s’est fait une fois de plus très naturellement. Le morceau comme le clip d’ailleurs.

On sent que les productions qui accompagnent tes morceaux occupent une place très importante dans ces derniers. As-tu songé à faire tes propres productions ?

On peut dire que je co-produis les productions, car je suis impliquée dans tout le processus de composition. Je recherche à chaque fois les meilleurs producteurs et je m’implique à 100% à côté d’eux quand ils composent. C’est très important pour moi. Et comme tu as pu le voir, beaucoup d’artistes trouvent leur couleur musicale et s’y cantonnent : ce n’est pas du tout la façon dont j’envisage les choses. J’aime me poser avec les producteurs, partir d’une feuille blanche et construire les morceaux avec eux. Donc même si je ne touche pas aux machines, c’est comme si je produisais un petit peu.

Elheist - Manifesto 21
© Michele Cote

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