Pour sa première édition, le DÜRNT festival, qui a lieu le 4 novembre à Rambouillet, s’est positionné comme un événement résolument éclectique avec une programmation variée allant du blues au stoner en passant par le rock psyché. C’est la jeune asso Frénésique qui est à l’origine de ce projet et qui a à cœur de soutenir et faire vivre la musique indépendante. On a rencontré son fondateur, Pierre-Yves Jan, pour en savoir un peu plus sur ce festival prometteur.
Manifesto XXI – Peux-tu nous présenter l’asso Frénésique, sa création, son concept et son histoire?
Pierre-Yves : L’association Frénésique a vu le jour officiellement en juillet 2016, créée par un besoin de faire partie des membres actifs du développement de la musique indépendante et de défendre des sous-genres musicaux encore mal connus du grand public.
Il y a un moment où la musique prend une telle place dans ta vie que l’écouter ne suffit plus, tu en veux plus, tu veux partager tes idées, mettre des groupes en avant, organiser des concerts, etc. Frénésique c’est ça : un mec accroc au son qui crée une asso et qui propose à ses potes de venir l’aider, même s’ils ne savent pas trop dans quoi ils s’embarquent. (Merci à Marine, Morgane, Louis)
Pourquoi avoir créé le festival DÜRNT? C’était important pour vous de donner une place à des artistes émergents?
Pierre-Yves : Pour moi, l’idée a commencé en 2015 quand des amis m’ont amené à un concert organisé par les Stoned Gatherings, Weedeater et Kingparrot. Ça a été une claque. À cette époque je connaissais très mal les sous-genres du métal ; cette soirée m’a ouvert les yeux sur cet univers qui m’absorbe depuis maintenant quatre ans. Depuis, l’envie de créer une structure pour supporter ce style et la musique en général est devenue un projet auquel je voulais impérativement donner vie. Après avoir écumé BandCamp, SoundCloud et beaucoup d’autre plateformes qui ont mis en évidence que les talents étaient là, je voulais prouver que même avec une petite structure on est capable d’organiser un événement avec une programmation nouvelle et éclectique. Je donne l’exemple des soirées Stoned Gatherings mais Frénésique a pour but de faire vivre différents styles musicaux à travers différents médiums. On a plein de projets : des conférences aux reportages en passant par des captations de concert…
Pierre-Yves : Au départ on cherchait une salle dans les environs de Rambouillet pour organiser une soirée orientée Black. Malheureusement ces personnes ne nous répondaient quasiment jamais, sauf pour dire que ça ne les intéressait pas ou qu’ils avaient déjà organisé un concert de métal l’année dernière – leur B.A. de l’année. Par ailleurs, on était frustrés d’être obligés d’aller sur Paris dès qu’un concert nous tentait. On voulait vraiment autre chose : un festival plus accessible, moins citadin, où l’idée de l’événement n’est pas bridée par l’espace.
Il y a eu trois mois de creux où on était un peu moins actifs dans la recherche et un peu écœurés. On avait pas tout de suite pensé à la salle des fêtes de notre village, on était tellement dans l’optique de reproduire des soirées dans le format que nous connaissions, type trois groupes dans un lieu disposant déjà de matos, que l’idée de créer un festival de toutes pièces nous paraissait démesurée. C’est finalement en enlevant nos œillères qu’on a pu avancer ! Le samedi d’après on a pris rendez-vous avec le maire. Intéressé par le projet, il a consenti à nous prêter la salle et nous a même demandé des affiches pour la com’ locale. Par la suite il a fallu penser l’événement en conséquence : buvette, nourriture, sono, backline, etc.
Comment s’est fait le choix de la programmation et comment avez-vous assuré une cohérence entre les groupes?
Pierre-Yves : Pour la programmation, nous voulions une évolution entre le premier concert de 16h et le dernier de 01h du mat’. Ça démarre par un groupe local, Big Train Blues Band, qui alterne entre reprises blues/rock (B.B King, Eric Clapton, Bob Dylan…) et compos originales. Ils sont suivis par Ctesibius Crew, un groupe steam punk délirant et surprenant. Nouveau changement de style avec Guilty Parrots, groupe parisien de prog/rock alternatif dans la lignée d’Opeth et Porcupine Tree qui annonce l’aspect plus brut et psychédélique de la suite des événements. Arrive The Psychotic Monks, une formation illustrant une vision moderne du psychédélisme, avec un univers puissant et une identité très marquée. Ensuite, on corse un peu les décibels avec Slowbot et son stoner bien nerveux, suivi par Hyde, au son massif et efficace. La soirée se conclura sous les airs sombres et mélodieux de Stoned Void.
A quel public s’adresse ce festival?
Pierre-Yves : Ce festival s’adresse à tout le monde désireux de sortir du quotidien en découvrant des styles méconnus, aux nostalgiques des 70s, à ceux qui pensent que le rock est mort, à ceux qui en ont marre de ne plus être surpris en allumant la radio, aux initiés, aux profanes, aux curieux, aux buveurs de bière, à tes parents et à ton chat !
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