Avec leur nouveau clip « JUST FAKE IT », Contrefaçon ne nous laisse aucun répit. Une succession rapide de rushs et de logos de luxe nous rappelle que si le luxe tente de s’approprier le hip-hop, son authenticité relève du DIY de la street.
En 2019, notre rédacteur Robin Gillet interviewait Contrefaçon à l’occasion de la sortie de leur album Mydriaze (2019). A l’époque, ils s’étaient essayés à une électronique mélodieuse, et à du gabber travaillé. Aujourd’hui ce clip annonce un retour orienté plus rave et acid. On retrouve toutefois l’attitude propre aux quatre parisiens : le je-m’en-foutisme qui leur sied si bien et qui démantèle la vitrine trop lisse du Paris qui s’exporte à l’étranger. Paris, quand on le veut, c’est fun et c’est déglingue. Loin de la tour Eiffel, des macarons, on s’éloigne de la balade des quais de la Seine pour aller danser en périphérie. D’ailleurs le clip se clôture par la phrase suivante : « elle est pas belle la vie, à Paris ». On salue leur épopée haute en BPM qui nous enivre d’endorphine. Naïvement, sans toutes ces contraintes, les tendances, l’hypocrisie, Paris serait vraiment belle ! En tout cas, Contrefaçon montre d’autres aspects de la ville qui rayonnent au niveau mondial. Un underground où il n’est pas toujours facile de vivre mais où la communauté reste solide. D’ailleurs c’est cette authenticité que la mode tente de se réapproprier à travers le streetwear depuis des années. Inspirant mais inégalable !
Trigger warning : le clip suivant contient des lumières et images saccadées susceptibles de heurter les sensibilités épileptiques.
Pour le grand retour de Contrefaçon, le réalisateur et membre de crew, Pierre, nous livre quelques petits mots :
« L’idée pour le clip c’était de s’inspirer de l’énergie Hip-hop et de l’ajouter à de l’éléctroclash bien énervée.
– Pierre.
On a filmé notre lifestyle, on a dansé et on s’est roulé par terre en Gucci.
Ça faisait longtemps que je voulais mettre du break sur de l’électro, surtout sur la TB303 qui a ce son si particulier. SO à Sousour qui danse @streetdance_fr !
Pas de budget donc on a fait ça à l’ancienne : on a pris une caméra et on est allé faire les cons dans la rue. « Do it yourself », on a acheté des fringues de luxe sur AliExpress et aux Puces puis on les a customisées.
On voulait faire un clip « street », en région Parisienne. J’ai été influencé par le film La Haine, je m’en suis rendu compte au cours du tournage, en filmant la rue puis en mettant les rushs en noir et blanc. C’est un film très Hip-hop, dans son propos, ses images et la manière dont il a été tourné. »