Crinière de feu, paillettes, frousfous et fantaisie : Figure de la scène drag parisienne, les looks d’Enza Fragola sont en passe de devenir légendaires. Vendredi 22 février, la House of Moda transforme la Folie en gigantesque serre de « Papillons de lumière » et pour l’occasion les orgas rendent hommage à une des plus belles créatures nocturnes de la capitale en partageant leurs souvenirs.
L’évocation de ses looks House of Moda, qu’Enza soit venue parader ou performer, c’est tout un poème.
Co-fondateur de la Moda, Arnaud Crame se remémore les premières soirées de la future queen, chrysalide devenue papillon noctambule : « Enza Fragola et la House of Moda, c’est une histoire de soirée où un clubber débarque, sorti de nulle part, et se met à émerveiller les organisateurs jusqu’à justifier l’existence même de cette fête. Je me souviens de la première fois où Vincent, pas encore Enza, est venu. C’était à la « House of Moda post-apocalyptique » en 2014 et je me suis dit immédiatement « Ce mec sait ce qu’est un thème! ». Discret alors, son personnage est devenu de plus en plus délirant. »
Un art du déguisement unique et sans cesse renouvelé par celle qui a fondé la house of Maison Chérie : « Pour la « Montée des marches », elle est le tapis rouge, elle est les marches, elle est la vedette. Pour la « Futuristica », elle est la cosmonaute dans sa fusée. « Perdue dans l’open space », elle est le service support, décorée de mini-ventilateurs de bureau qui volent autour d’elle comme des mouches. »
« Pour « Catégorie : beauté, resplendissante », elle est le vertige du narcissisme aveuglant. Et lorsqu’il faut soutenir une association, le BAAM, elle crée son propre thème, elle enfourche un dinosaure qu’elle a fabriqué en toute simplicité. Post-apocalyptique, elle le reste comme au premier soir, toute de bric et de broc, traversant la ville dans son assemblage qui passe à peine les portes du bus de nuit comme la personne qui s’en balek le plus au monde. »
« L’inviter à la « House of Moda Papillons de lumière » ce 22 février alors qu’on avait abandonné les thèmes, c’est en partie lui rendre hommage. Et l’interrogation « Qu’est-ce qu’elle va encore nous faire ? », une source d’excitation sans cesse renouvelée. »
House of Moda « Papillons de lumière »