Cofondateur du label parisien Taapion Records, AWB (Auto White Balance) joue à la Possession du samedi 29 septembre. L’occasion parfaite de poser quelques questions à ce producteur aux compositions techno raffinées, à la fois aériennes et envoûtantes.
Manifesto XXI : Ton dernier EP, Bloomingville [BLCS004] est très cinématographique. C’est la direction musicale vers laquelle tu as envie de continue à évoluer ?
AWB : Oui. Dans Bloomingville le premier track, « Photosynthesis », est très cinématographique. J’ai d’ailleurs puisé à la source de mes inspirations sur ce morceau en samplant des passages de BO signées Éric Serra [ndlr : un sample de l’intro du film Léon (1994) et un sample tiré de la BO du Cinquième élément (1997), tous deux réalisés par Luc Besson]. J’écoute très souvent des BO, ça me donne beaucoup d’idées.
C’est ton troisième EP en trois ans : tu penses avoir trouvé ton rythme de croisière ?
En ce qui concerne l’évolution, je ne saurais pas dire aujourd’hui si je veux que ma musique ressemble de plus en plus à de la musique de film. En revanche, je continue à creuser mon style pour créer des ponts, que ce soit dans la techno ou autre ; je veux continuer d’apprendre à dompter cette sensibilité cinématographique pour mes futurs projets. Et, qui sait, vraiment travailler sur un film un jour.
Ton nom vient de la photo et tu dis souvent ton admiration pour les BO d’Éric Serra. De nombreux producteurs de musique électronique ont un lien étroit avec l’image. Comment l’expliques-tu ?
Notre approche vient de ce qu’on a vécu, de notre éducation et du milieu culturel d’où l’on on vient. Assembler une image et un son c’est quelque chose de très personnel, mais qui existe depuis toujours. En revanche, je pense que le lien s’est resserré avec la génération 1980-1990 car nous sommes nés dedans : les pubs, les jeux videos, Akira, Dragon Ball Z , K 2000…
Il y avait une esthétique particulièrement forte et la musique électronique nous a marqués au fer rouge.
Le label que tu as fondé avec Shlømo & PVNV ne signe que des artistes parisiens. Qu’est-ce qui fait la particularité de cette scène techno parisienne, selon toi ?
C’est vrai que l’on s’est senti très vite investis dans cette nouvelle scène « french touch 2.0 ». On voyait l’engouement autour de nos premières sorties comme un moyen de faire partie de cette scène et d’aider à son développement. Alors oui, effectivement, les contacts que l’on s’est rapidement fait au début de l’aventure étaient parisiens ; c’était notre terrain de jeux, et on ne regrette rien quand on voit le parcours de chacun.
Tu joues à la Possession ce week-end, la première soirée techno queer à Paris. C’est quoi la soirée parfaite pour toi ?
Un open air ombragé, une coupure de son, du club mate, des gens ouverts et sans a priori qui portent des vêtements de couleurs.
La track sur laquelle tu préfères finir ton set ?
The Horrors, « A Sea Within a Sea ».
Possession samedi 29 septembre
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