Basile3 fait partie de notre liste de noms à suivre de très près depuis quelque temps. Et c’est avec la sortie de son nouvel EP No Extra Territory qu’il nous prouve que nous avions raison de le garder en tête. Ces quatre titres nous donnent de nouveau envie de plonger dans la trap instrumentale qui émergeait au début des années 2010.
Repéré également par le label InFiné qui l’a sélectionné pour leur compilation Music Activists 2020 (From Home), aux côtés de personnes que l’on chérit beaucoup (comme Deena Abdelwahed ou Rone), c’est avec ce nouvel EP sorti sur paradoxe club, que l’occasion de faire un focus sur Basile3 s’est présentée. Quatre titres qui nous rappellent les carrières solos du duo TNGHT. Et les mots sont pesés : comment de pas penser aux sonorités trap de Lunice, flirtant avec la bass, en écoutant « No Extra Territory » ou « Body Glue ». On repense au travail qu’avait fait Hudson Mohawke sur Lantern avec des sonorités étranges et bien expérimentales dans le dernier titre « Thousand Ways To Live ». Bref, cet EP parlera aux nostalgiques d’une trap très « warpienne », celle d’une niche, avant d’être reprise à tout bout de chant dans le rap français.
Pourtant, alors que l’inspiration de Basile3 se ressent sur cet EP, ces morceaux ne sonnent pas comme un air de déjà-vu. Le producteur déconstruit ce qu’il a écouté et le remodèle. Ici, pas de voyages au sein d’univers non maîtrisés : on reconstruit ce qui a été détruit. No Extra Territory. On n’a pas envie de dire que Basile3 a réussi « à se réinventer », mais naturellement, son projet manifeste une vision esthétique pointue, avec modestie et brio.
Crédits Couverture : © Octave Abaji