En plein confinement, nous n’avons clairement jamais été aussi heureux de découvrir tant de clips sur la toile. Avec une sélection des meilleurs produits, on y a découvert le premier clip « live-action » d’Ascendant Vierge, le nouveau projet d’Olivia Merilahti, les dessous d’un moteur et pas mal de décors extérieurs post-apocalyptiques. C’est parti pour la 18ème édition du Catch-Up Clips.
Ascendant Vierge – Faire et refaire
Le second morceau d’Ascendant Vierge nous avait cloués sur place lorsque nous l’avions découvert. Trois mois (quasiment jour pour jour) plus tard, le duo, composé de Mathilde Fernandez et Paul Seul, dévoile le clip qui l’accompagne. Réalisé par Kevin Elamrani- Lince, on y retrouve les influences cyberpunks et technologiques qu’iels incarnent. Bref, les voyants sont encore tous au vert pour que cette alliance artistique marque cette année avec un EP prévu en juin.
Greentea Peng – Ghost Town
Sur des paroles engagées, Greentea Peng déambule dans une Londres complètement vide, « Ghost Town » en noir et blanc. Elle y dénonce ici une ville devenue sans saveurs ni couleurs, laissant à l’abandon toute une communauté, conséquence d’une gentrification massive. Un clip poignant dans lequel elle laisse une lettre ouverte : « This song is for all of us. »
Yaeji – Waking Up Down
À un moment où le monde se cherche une routine pour vivre au mieux sa mise en quarantaine, le nouveau Yaeji nous donne le coup de fouet feel-good dont on avait besoin. Dans ce clip réalisé par l’artiste Annie Xing Zhao, la productrice met en animation sa quête d’une vie plus healthy, et avec humour. Coachée par une bande de super personnages, Yaeji atteint le top du top. Extrait de la mixtape What We Drew qui sortira le 2 avril, « Waking Up Down » est le bon titre à passer pour sortir du lit avec sérénité et détermination. Yaeji a poussé le jeu plus loin, avec des fiches personnages pour chacun de ses compagnons fictifs à découvrir sur son Instagram.
Mustafa – Stay Alive
Une voix angélique et une guitare font un excellent morceau de folk. Mais quand Mustafa, de ses 23 ans, le met en images à travers des situations du quotidien d’un quartier de Toronto, le décalage frappe. Ce message de paix et d’optimisme se joue des codes du traditionnel « clip de quartier », et, par son originalité et sa simplicité, touche juste.
Prudence – Never With U
« Prudence is the quiet before the storm. » Prudence est le nouvel alter ego (visionnaire ?) d’Olivia Merilahti, membre de l’illustre duo franco-finlandais The Dø. Pour ce projet solo, qui sortira à la rentrée prochaine, elle s’inspire à la fois des pionnières des machines synthétiques comme Suzanne Ciani, des bandes originales de Hans Zimmer ou encore d’autres artistes tels que Kraftwerk, Sia ou Drake. Le premier extrait « Never With U » dévoile Prudence en super-héroïne de film d’action futuriste, évoluant entre la ville et le ciel, entre l’urbain et le céleste.
Jacob Bellens – Summer Sadness
Quoi de plus parlant pour nous autres confinés qu’un clip tourné dans des rues désertes ? Le Danois Jacob Bellens erre avec mélancolie et pratique le tai chi dans une Copenhague abandonnée et autres étendues dépeuplées, sous des lumières irréelles aux tons scandinaves. Si la pandémie n’en retarde pas la sortie, son cinquième album solo My Heart Is Hungry And The Days Go By So Quickly devrait paraître au début du mois prochain, (a priori) suivi d’une tournée au Danemark et en Allemagne. Il ne reste plus qu’à lui souhaiter de pouvoir accoler « happiness » à son prochain été.
Mona San – Innerbl◊◊m
Réponse à un certain fantasme masculin, avec ses gros plans sexy de mécaniques fumeuses, le clip de Mona San « Inerbl◊◊m » est surtout un objet parfaitement homogène. Ici, le son répond à l’image et l’image répond au son, au point qu’on croirait les basses provenir véritablement de ce moteur en décomposition. Dans cet univers sombre, seule la machine survit à toute autre forme de vie. Brut et défragmenté, il n’inspire rien que l’hostilité, imperturbable et solide. Il résiste aux flammes, se dresse au milieu des cendres.
Bonus : Al Maari – Y2KB
« À quoi ressemblerait le monde post-pandémie ? » Dans ce clip d’anticipation dystopique, Al Maari imagine ce que pourrait être le futur de nos sociétés : une fiction qui nous semble étrangement réelle en ces temps de confinement. À travers une musique hybride, où l’artiste mêle à ses origines orientales la culture occidentale pop et r’n’b, son ambitieuse vidéo fait état d’une humanité remplie de mécanismes complexes et de paradoxes absurdes. L’artiste franco-syrien rêve candidement d’un monde plus juste et plus harmonieux où il est nécessaire d’écouter l’autre afin d’enrayer la violence.
Par Michel-Angelo Fedida, Apolline Bazin, Arthur Blandin, Laure Thébert, Géraldine Faure & Robin Gillet