Dernier projet d’InFiné, le nouvel album InBach d’Arandel rend hommage à Jean-Sébastien Bach. Tout en utilisant des sonorités électroniques, ce nouveau projet prouve une fois de plus que le baroque n’a jamais eu autant la cote.
Arandel a commencé à sortir ses projets il y a une quasi-décennie. À l’époque où deux Français dépoussiéraient le baroque en faisant côtoyer le baroque de Bach avec un son dance et electro : SomethingALaMode. Le courant anté-classique fascine toujours autant les artistes actuels, du « Rave à Versailles » de Contrefaçon au projet de Carla Pallone et Julia Lanoë, Mansfiel.TYA (qui ont annoncé leur retour début janvier). Le label InFiné et le musée de la musique (Philarmonie de Paris) ont bien compris que le baroque n’avait pas encore été entièrement exploré.
InBach est le premier volet d’une série ambitieuse entre ces deux institutions : sortir une série d’enregistrements avec les instruments du musée. Comme le sous-entend le titre de l’album, Arandel signe une véritable lettre d’amour à Jean-Sébastien Bach, icône du baroque. À la différence de ses homonymes cités précédemment, le musicien ne choisit pas uniquement de nous offrir des morceaux au clavecin ou en orchestre de chambre. Il nous montre qu’il a saisi le « Baroque Style » dans ses structures, dans son esprit. Le résultat impressionne.
Avec une entrée en matière qui débute sur une collaboration avec Gaspar Claus (mais si!!! le violoncelliste fétiche de Rone) qui s’essaie pour la première fois à la viole de gambe, on est tout de suite saisi par le dialogue entre cet instrument, les voix artificielles allemandes et les synthétiseurs qui rentrent ainsi en communion. Mais là où le projet d’Arandel fait mouche, c’est sur les différences d’univers musicaux des morceaux qui se suivent. On passe de la pop française de « Bluette » à la techno hypnotique dans « Hysope » entre autres. Mais l’album ne s’égare pas et reste cohérent tout du long.
Un premier volet réussi pour ce projet artistique qui redonne ses lettres de noblesse au baroque. Arandel arrive à dépasser les codes établis du genre musical un peu vieillot pour y construire quelque chose d’une grande modernité.