Par Costanza Spina & Gaëlle Palluel
Et soudain le Pete the Monkey prend une autre dimension. Aldous RH entame son titre « Sensuality ». Les sens sont en éveil, les regards se croisent dans la foule, une voix et un univers assurément inspirés de Prince, un morceau prenant des airs de B.O. version film érotique des années 1970. Un vent de nostalgie groovy-funk hypnotise alors les corps pailletés se trémoussent sous le soleil. Une séduction à son apogée au gong du morceau « My Cherie d’Amour« … pimenté par l’accent british.
Originaire du mythique berceau musical qu’est Manchester, Aldous RH – Handsome Dad Records – nous accorde un petit moment détente à la fin de son concert pour discuter.
La première question concerne Manchester : un petit mot sur sa scène musicale actuelle ?
Dans les années 1990, Oasis a vraiment donné le ton de la scène musicale, tout le monde voulait leur ressembler. Les nouvelles générations ont apporté d’autres styles. La scène musicale est donc très variée, allant du rock garage au funk. Et puis entre temps Internet s’est développé, ce qui a ouvert les perspectives musicales des groupes et du public.
RNB Dream, Lo-fi, sont les mots qui reviennent souvent pour définir le style visuel du groupe. Qu’en penses-tu ?
Les clips vidéos sont souvent fait à l’arrache, d’abord parce qu’on n’a pas de budget, mais aussi parce que quand ça concerne le design, je ne suis pas très rigoureux, précis. Je suis plutôt impatient même, je ne regarde pas trop les détails. Tant que ça tient la route, ça me va.
Avec les innovations technologiques, les images sont devenues de plus en plus parfaites, sans défaut. Tu crois que les gens en ont marre de cette perfection ?
Oui, je pense que tout ce qu’on voit a trop de couleur, est trop lisse, trop parfait, trop proche de ce que l’on voit dans le réel. Les gens veulent revenir à quelque chose de plus romantique, et donc, de moins parfait.
Travaillez-vous au sein de collectifs d’artistes ?
On ne s’organise pas vraiment en collectif mais je citerais Sam Alder, qui a réalisé le clip Sensuality, son univers est cool !
C’est votre premier concert en France ? Quelles différences vois-tu entre les festivals et les publics des différents pays dans lesquels vous jouez ?
On a beaucoup joué à Paris en fait. Quand on fait des tournées en Europe, Paris est souvent sur le chemin. Même si on ne fait pas de concert on reste une ou deux nuits. Cette année on a joué dans d’autres villes, comme Bordeaux, et on a fait le Bateau Music Festival.
Au Royaume-Uni, les festivals sont plutôt mauvais dans l’ensemble. Les gens ne viennent pas pour la musique, la culture, ils cherchent juste à être le plus bourrés possible. Je pense que les festivals là-bas représentent un condensé de ce qui se passe tous les week-ends en Angleterre : les gens attendent la fin de semaine pour boire, boire beaucoup, voire prendre de la drogue. Bien sûr certains festivals sont bons et le public vient pour la musique mais il n’y en a pas beaucoup.
Durant les festivals de manière générale, l’attention des gens est retenue par plein de choses ; ils sont détendus, ils écoutent, mais peuvent vite être distraits alors que dans un bar, c’est plus convivial et le public est vraiment venu pour t’écouter, il est concentré sur la musique que tu proposes.
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