Renaissance comme un jaillissement hors des eaux. Après s’être laissé porter par les ondulations rêveuses du premier EP de Pépite, on s’échoue délicatement sur un coussin aérien d’une plage où le temps semble suspendu.
Corps de sirène et glitters au commencement du clip éponyme de Baptiste Perrin (déjà à la réalisation de « Reste Avec Moi » et « Sensations« ), cette vision enchanteresse disparaît tout comme la femme qui nous fait dos, à l’entrée, pour permettre au voile de surgir sur scène.
Bariolé de formes enfantines, il forme le tissu mémoriel sur lequel serait imprimé des souvenirs, et perd sa consistance à mesure que le personnage absorbe son verre de trop. Toutefois le voilage ne se déchire pas comme le voile du temple, mais transparaît dans le climat festif jusqu’à progressivement se confondre totalement dans l’atmosphère de l’instant présent: c’est ce qui conduit à la nostalgie.
Ce naufragé s’abîme sur les récifs de son récit fané et s’y perd, sans parvenir à échanger, et boit pour se projeter dans un ailleurs. La solution: s’enfuir. S’enfuir par l’ivresse, et enfin s’enfuir en vitesse, sur des notes florales, enrobées d’une pellicule psychédélique.
Par Patwane Le M.