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actoral 2024 : lumière sur les nouvelles écritures

actoral 2024 : lumière sur les nouvelles écritures

Du 24 septembre au 12 octobre se tient la 24e édition du Festival actoral à Marseille. Une programmation de plus de vingt auteur·ices qui mêlent nouvelles écritures littéraires, poétiques et spectacle vivant, sans oublier la musique, le cinéma, les arts visuels.

La 24e édition d’actoral s’inscrit sous le signe de la persévérance, après la fermeture de son lieu emblématique Montévidéo dans l’hiver 2024. L’occasion de souligner l’acharnement et la ténacité des travailleur·ses du festival qui en ont permis la continuité. Cette année, du 24 septembre au 12 octobre, la programmation nous livre trois semaines de spectacle vivant qui se décline en littérature, vidéo, performance, danse, théâtre dans plusieurs lieux de Marseille. Plus de vingt auteur·ices y prennent part et mettent en lumière des nouvelles écritures. Si un mot pouvait tisser le fil conducteur du festival, ce serait peut-être celui d’incertitude. Les artistes présenteront des perspectives nouvelles et nécessaires sur un monde en transition, en quête de nouvelles représentations, de nouveaux langages et de nouvelles façons d’être ensemble. Grâce au corps et à l’expression dans tous les sens du terme, des récits courageux sont élaborés, qui nous mettent en alerte, nous émeuvent et nous font, à plusieurs endroits, rire de nous-mêmes.

Rébecca Chaillon au théâtre de La Criée

Pour cette 24e édition, nous avons hâte de retrouver l’artiste afroféministe Rébecca Chaillon au théâtre de La Criée, où elle présentera Whitewashing le 25 et 26 septembre ainsi que Plutôt vomir que faillir du 27 au 28. Dans Whitewashing, Rébecca Chaillon fait jouer ensemble la signification littérale (blanchir sa peau) et le sens figuré du « whitewashing » (faire jouer à des personnes blanches le rôle de personnages racisés) pour démasquer les inconscients hygiénistes liés à la couleur de peau. Une performance frontale qui interroge les assignations et les pressions pesant sur les identités minorées, comme le racisme intériorisé auquel elles conduisent. Dans Plutôt vomir que faillir, l’autrice fait ressurgir les souvenirs des violences vécues durant les années collège. Ces agressions qu’on ne digère jamais vraiment et que pour autant, on hésite à qualifier de telles. En ressort un portrait puissant de cet âge de métamorphoses, de premières fois, de découvertes intimes, de sexualité, d’addictions, d’apprentissages, de militantisme, vu par le prisme d’une adolescente hors-norme : « Vomir alors comme un acte d’autodétermination, pour dire aujourd’hui le rejet viscéral de l’ordre établi et l’envie de tout régurgiter pour mieux se protéger. »

Les narrations dominantes remises en cause

Parmi les temps forts du festival, nous vous recommandons les performances de Théophylle DCX et Ju Bourgain. Pourquoi les anges bandent-ils ?, par Théophylle DCX, est une performance et un récit d’archives que l’artiste traite depuis sa propre séropositivité. Il tente de rendre visibles des récits dispersés qui, tout comme la charge virale dans le sang, semble être devenus indétectables. Dans Lune en Vierge, Ju Bourgain nous dévoile une performance à la croisée de l’histoire et de la danse. Iel se penche sur le mystérieux événement de la Danse de St Guy, épisode historique durant lequel plusieurs dizaines de personnes ont dansé deux mois durant, jusqu’à l’épuisement, en 1518 à Strasbourg. Avec ce travail, l’artiste remet en cause les narrations dominantes avec comme fil rouge la quête de liberté. À ne pas manquer, les lectures de Noah Truong, Hortense Raynal et Zoé Cosson en collaboration avec la résidence La Marelle et celles de Léa Rivière (L’odeur des pierres mouillées) et Etaïnn Zwer (Bleu nuit, blouson rose) au mac [musée d’art contemporain].

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