Une fois par saison, la rédaction Scènes de Manifesto XXI revient sur les actualités marquantes du spectacle vivant et vous propose sa sélection de créations et rendez-vous.
Au programme en cette fin de printemps : les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, le dernier projet de Gurash Shaheman, les ateliers libres du Théâtre de Gennevilliers, la 17ème édition des Rencontres à l’Échelle à Marseille et le dernier projet politique fou Je m’en vais mais l’État demeure.
Les festivals du moment
17ème édition des Rencontres à l’Échelle
du 8 au 18 juin à La Friche Belle de Mai de Marseille
La ligne directrice du festival des Rencontres à l’Échelle ? Faire entendre les voix du pourtour méditerranéen, celles de créateurices trop peu entendu·es en Europe. Avec Julie Kretzchman à la direction artistique, cette 17ème édition met en valeur des créations sonores, performances, pièces chorégraphiques et théâtrales avec des avants-premières françaises ! S’entrechoquent ainsi entre les murs de l’ancienne manufacture de tabac des performances virtuelles post-apocalyptiques en live sur Instagram avec la création de Petra Serhal, la club culture panafricaine avec la création sonore d’Imed Alibi et Khalid Epi mais aussi une performance aquatique de Buhlebezwe Siwani, artiste et guérisseuse spirituelle. Autant de bonnes raisons de pousser les portes de la Friche, entre le 8 et le 18 juin.
EF.
Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis 2022
du 13 mai au 18 juin
Festival défricheur dédié aux écritures chorégraphiques contemporaines, les Rencontres chorégraphiques sont de retour pour une édition animée par une volonté de décloisonnement et d’abolition des frontières physiques et symboliques. Les œuvres présentées explorent le corps, ses représentations, ses transgressions, ses désirs, son lâcher-prise sur le dancefloor, tout en portant un questionnement constant sur notre monde.
À voir : gr oo ve de Soa Ratsifandrihana et Mourn Baby Mourn de Katerina Andreou (relire notre interview), les 13 et 14 juin au CN D (Pantin) / CASTILLO de Prue Lang et Jana Castillo, les 15 et 16 juin à la Chaufferie (Saint-Denis) / Red Notes, Rope Dance Translations et Fan Dance d’Andy de Groat, les 17 et 18 juin à la MC93 (Bobigny).
LT.
Les créations à ne pas rater
Les Forteresses, Gurshad Shaheman
du 3 au 11 juin à la MC93
L’artiste pluriel Gurshad Shaheman place les spectateur·ices au milieu de tapis persans, dans des histoires intimes et politiques, là où les récits personnels s’habillent de poésie, de tendresse et d’émotions pour partir à la rencontre des grandes Histoires collectives. Il raconte ainsi une Histoire de l’Iran racontée par les femmes de sa famille, ses tantes, sa mère, toutes trois nées dans l’Azerbaïdjan iranien au début des années 1960. On y fait un voyage sensible à travers des récits marqués par les révolutions et la guerre, trois monologues traversés par l’exil, la force, la désillusion, la séparation et des destins mêlés.
TC.
Je m’en vais mais l’État demeure, Hugues Duchêne, Le Royal Velours
du 7 au 26 juin au Théâtre 13 Glacière
Pour cette nouvelle création, Hugues Duchêne a retroussé ses manches bien haut pour mettre les mains dans le cambouis de l’actualité politique française de ces cinq dernières années. De septembre 2017 à aujourd’hui, littéralement tous les aujourd’hui auxquels se joue le spectacle, puisque celui-ci s’écrit en perpétuelle expansion, ne cesse de se mettre à jour, prenant en compte chacun des événements qui viennent s’ajouter à l’Histoire. Quelques infiltrations, un large travail d’enquête et d’adaptation, beaucoup de recherches et de nombreux voyages ont été nécessaires à la fabrication de ce docu-fiction en 6 épisodes d’une heure chacun. Accompagné par son collectif, le Royal Velours, le jeune metteur en scène sorti de l’école de la Comédie Française signe un synopsis des plus intrigants, pour un spectacle grand format qui devrait être fascinant.
LS.
Les petits plus cachés
Les ateliers du T2G
un jeudi sur deux
« Tenue de sport conseillée, tout niveau » est un adage qu’on retrouve plus à la salle de sport qu’à la salle de « spectacles ». Le théâtre de Gennevilliers brise la norme depuis 2017 en proposant un jeudi soir sur deux des ateliers de pratique artistique pluridisciplinaire avec des artistes invité·es, dont le nom reste secret jusqu’à l’ouverture des portes. Après l’avoir testé, on vous recommande fortement ce temps d’ouverture et d’échange riche entre les participant·es et l’artiste, dans les murs d’une institution phare du 92. Dernier rendez-vous de la saison le 23 juin.
EF.
Rédaction : Eva Fottorino, Théo Cazebat, Laure Thébert et Léa Simonnet
Image mise en avant : Je m’en vais mais l’Etat demeure © Simon Gosselin