Waterwalls dévoile son nouveau projet Anom, un album torturé et délicat, sans frontières musicales. C’est une bouteille à la mer envoyée à quiconque la recevra, contenant un simple cri tragique. La musique de Waterwalls assume une honnêteté, mais aussi une pureté sans faille, qu’on avait plus entendue depuis longtemps.
Il y a des moments, parfois, où toute la saveur et les sensations que tu obtenais grâce à la musique disparaissent. Tu te retrouves dans un trou noir, où plus rien ne passe. Tu as juste l’impression d’entendre un acouphène constant et tu as beau passer toutes les musiques de ton répertoire (que tu chérissais tant pourtant), finalement tout t’agresse ou semble fade. Tu passes alors d’un style musical à un autre, de la new wave à de la musique minimaliste en passant même par du vieux disco. Rien y fait, tu te retrouves bloqué.e.
C’était en plein trouble musical en janvier dernier que l’on a reçu Anom de Waterwalls, jeune musicien, prénommé Xavier Ridel, signé sur le label in silico. Une claque en pleine gueule, voilà c’est tout. Parfois, tu as juste besoin de quelque chose de brut, sincère et chargé d’émotions pour te réveiller. C’est tout ce que contient cet album. Ce n’est pas lisse, pas parfait, mais simplement vrai. C’est quelque chose qui te chamboule, qui te fait violence et qui libère en toi une énergie désespérée.
C’est un disque sans étiquette : ni shoegaze, ni pop, ni électronique, ni post-punk, ni cold-wave,… C’est tout et rien à la fois. Accompagné d’une voix réverbée, la mélancolie prend sa place sur toutes les pistes et déverse un océan d’amertume dans nos oreilles. On débute sur un poème d’Arthur Rimbaud, tiré des Illuminations, annonçant la trajectoire : une quête de soi, d’identité, mais aussi de destin, qui se termine prématurément…
Waterwalls a capturé ses sensations et ses troubles pour les transfigurer en musique livrant une quintessence délicate de la simple tristesse. Cet album est peut-être le plus personnel que Xavier Ridel ai livré jusqu’à présent, dans lequel il se dévoile et partage ses incompréhensions face à un monde qui peut parfois être trop cruel. Une honnêteté bouleversante, qui nous a profondément touché.e.s, dans lequel on peut y entendre finalement un simple appel à l’aide. Comment faire face aux aléas de la vie, quand rien ne t’y prépare ?
Waterwalls livre 10 titres dans lequel il est allé chercher la beauté dans la plus violente des émotions, pour en faire un album introspectif et poignant. Anom, « c’est aussi une sorte de jeu de mot, si l’on peut dire, sur le mot adieu ; sauf que je ne sais pas trop ce qu’on doit dire pour parler d’au revoirs définitifs, lorsqu’on ne croit pas en Dieu. » comme l’explique Xavier Ridel.