Un corps confronté à sa fragilité comme à sa puissance. Un corps transformé, magnifié, métamorphosé, un corps cosmique. – Gisèle Nedjar
Dans le cadre de l’exposition L’Intime et l’ailleurs (jusqu’au 28 octobre), la galerie Folia a le plaisir de vous convier à une rencontre avec Gisèle Nedjar le samedi 14 octobre à partir de 16h. L’artiste révèle les secrets de son processus créatif, de la conception à la prise de vue, du tirage numérique à l’exposition, et vous offre la possibilité de réaliser votre portrait selon un protocole précis.
Les photographies de Gisèle Nedjar offrent une réflexion multiple sur le corps et son rapport au monde sensible. Ce travail se décline en trois séries, dont deux sont représentées ici, et soulève la question de l’être et de son intimité, la difficulté pour l’esprit de s’incarner, le tiraillement entre ce désir d’incarnation et l’aspiration au néant.
Dans la série des Portraits, l’obturateur de l’appareil photo, réglé sur un temps de pose de trois secondes, capture et révèle une réalité impossible, invisible à l’œil nu : des visages aux yeux à la fois ouverts et fermés, où le sommeil et la veille cohabitent dans une troublante harmonie. La photographie, en arrêtant le temps et le mouvement, exprime simultanément une chose et son contraire, elle est à la fois le réel et l’illusoire, l’exactitude et la rêverie poétique. Comme dans le film Blow-Up d’Antonioni où un cliché dévoile, au fil des agrandissements, un crime qui avait échappé au photographe, puis le flou, le chaos, l’image est ici le lieu de l’insaisissable vérité.
En effet, dans ces portraits où le regard se dédouble, où les deux versants de la même âme se superposent, nous ne pourrons jamais dissocier le dormeur de l’éveillé, le réel et les apparences, ce qui relève de l’intime et de l’ailleurs. Chaque battement de paupière traduit un mouvement de la pensée vers le « lointain intérieur » selon la formule de Michaux, ce lieu en nous-mêmes où affleure cet « autre » avec lequel il nous faut, tôt ou tard, entrer en conversation.
La série Quitter son corps, tirée sur plaques de verre, joue sur le mouvement et la démultiplication d’un même être pour explorer l’idée du corps comme origine de tout, réceptacle de l’âme où naissent et meurent nos désirs, nos pensées, nos besoins vitaux. Il est uni ou morcelé, il est l’expression de nos forces, de nos fragilités, il est le point alpha, créateur de vie, mais aussi le lieu de la finitude, de la chair périssable.
« L’Intime et l’ailleurs »
Exposition jusqu’au 28 octobre
Rencontre avec Gisèle Nedjar le samedi 14 octobre à partir de 16h (RSVP : folia@galerie-folia.f
Galerie Folia – photographie et littérature
13 rue de l’Abbaye, Paris 6e