Espaces alternatifs, artist-run spaces, squats ou friches d’artistes… Ça vous évoque quelque chose ? Voilà des lieux culturels engagés qui font de plus en plus parler, nous les premiers ! Cet été, on en présente un par semaine : une sélection très subjective, très parisienne et absolument pas exhaustive pour vous donner envie de partir à la découverte des autres…
#10/10 : La Générale
Depuis la douceur sociale des lieux de Curry Vavart aux squats organisés de DOC et de La Capela, la rencontre entre engagement artistique et promoteurs immobiliers aux ateliers du Liebert et du 6b, le développement artistique durable de la Gare expérimentale et du Jardin d’Alice, en passant par la force collective de Chez Kit, on termine la série de l’été sur les panneaux révolutionnaires de La Générale !
La Générale est un collectif de 15 personnes historiquement issu d’un squat de Belleville. Une association sans président, aujourd’hui, relogée depuis 2009 par la ville de Paris rue Parmentier. C’est un espace d’expression libre, de création, de diffusion, de réflexion et d’engagements culturels et militants…
Bénéficiant d’un bail locatif renouvelable, une assurance de la survie réelle au lieu, La Générale se définit comme un espace d’accueil où s’alternent des temps d’ouverture au public tout au long de l’année et des temps de travail. On n’y trouve pas de ligne artistique claire, mais une recherche de décloisonnement des publics, et une grande diversité dans la programmation, s’adaptant à chacun.
L’espace est mis à disposition d’artistes (ou collectifs, troupes de théâtre, philosophes, chercheurs, etc.) toujours gratuitement pour des temps de résidence courts, un projet précis, soutenant la recherche et l’expérimentation, sans exigence de résultats. La gratuité est un principe essentiel. Le toit accueille des ruches et un jardin. Les événements oscillent entre propositions artistiques pointues et novatrices, visite du jardin, atelier bière et détente, rencontres et débats, avec des choix parfois très politiques, tel qu’un festival afroféministe, l’ouverture au collectif des sans-papiers CSP19, ou encore l’accueil du colloque du réseau Penser l’émancipation ce mois-ci.
La Générale ne cherche pas le profit mais cultive le partage. Ayant développé un nombre impressionnant de partenariats au cours des années et multipliant des centaines de résidences de créations et d’événements ouverts à tou-te-s, elle prouve non seulement (et encore une fois) le besoin d’espaces à Paris pour l’expérimentation artistique et la diffusion culturelle, mais aussi l’importance de ces espaces qui ne séparent pas art, social et politique, qui osent faire se rencontrer une création contemporaine et un militantisme sans préjugés. Rejoignant sur ce point plusieurs des lieux que nous vous avons présentés jusqu’ici, voilà peut-être la particularité des squats et lieux post-squats à la différence des autres artist-run spaces.
La Générale, 14 avenue Parmentier 75011 Paris, ouvert au public toute l’année lors des événements ! (mais les étages supérieurs du bâtiment ne sont pas accessibles ni utilisés)
Et le talentueux photographe qui a couvert la moitié des articles de la série
Photographies : © Mathis D’Angelo
Série « Artist-run » :
Artist-run #1/10 : La Villa Belleville
Artist-run #2/10 : Le Shakirail
Artist-run #3/10 : Le Wonder/Liebert