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VALD : L’alien en hoodie

VALD : L’alien en hoodie

Posé, drôle, décomplexé, absurde, poétique. J’ai rencontré VALD, cet alien en hoodie lors de sa venue à la soirée SABOTAGE à l’Antipode le 4 mars. Il nous parle de lui et de son deuxième EP : NQNT 2.

Manifesto XXI – Comment t’es-tu retrouvé à faire du rap ?

VALD : Je m’ennuyais parfaitement. J’aimais bien le rap donc je me suis dit : je vais en faire puisque je me fais chier.

Manifesto XXI – « Bonjour » a grave fait le buzz. Tu considères ce son comme ton ticket d’entrée dans le game ?

VALD : D’une certaine manière puisque c’est à partir de là que des gens qui ne nous regardaient pas à la base se sont mis à le faire d’un coup.

Manifesto XXI – Tu parles souvent d’Alkpote comme source d’inspiration. Quelles sont les autres ?

VALD : Young Thug, Kanye West, Lil Wayne, Booba (…)

Manifesto XXI – « NQNT = Ni queue ni tête » : parce que selon toi ton travail n’a ni queue ni tête ?

VALD : C’est cohérent de ne pas être du tout cohérent. Plus les projets avancent, moins ils sont cohérents, encore plus extrêmes, morceau après morceau. Et l’ensemble n’a pas de cohérence. L’ensemble est de plus en plus cristallisé. Ça n’a ni queue ni tête.

Manifesto XXI – NQNT 2 c’est la suite de NQNT ou le début de quelque chose d’autre ?

VALD : Chaque projet est un nouveau départ.

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Manifesto XXI – Il n’y a qu’un seul featuring sur NQNT 2 (Infanticide feat Suikon AD), c’est un choix ?

VALD : On m’a tout refusé (lol). Non en fait c’est un choix, presque par défaut parce que je suis très peu sociable. J’ai du mal à tisser des liens avec les gens. J’aimerais hein, mais je n’y arrive pas.

Manifesto XXI – Globalement, je trouve que tes textes sont sombres, tu es d’accord ?

VALD : Tout à fait. Sombres comme la création.

Manifesto XXI – Comment tu travailles ? Tu écris et tu choisis une prod qui colle? Ou tu choisis une prod et puis tu écris ce qu’elle t’inspire ?

VALD : Ça dépend, je n’ai pas de formules. Des fois j’ai une phrase et je me dis que ça pourrait être marrant à exploiter, donc je vais chercher une prod pour faire rentrer la phrase. Mais plus généralement, j’écoute un million de prods et au bout d’un moment il y a un truc qui me vient.

Manifesto XXI – Tes clips sont souvent flous et beuguants. L’état second t’inspire ?

VALD : Tout à fait. Et les réalisateurs aussi. Ce qui fait que c’est encore une fois du grand n’importe quoi, mais plus contrôlé. C’est fait exprès alors que parfois non. C’est un peu le bordel.

Manifesto XXI – Tu as l’air intéressé par la division (trois toi dans le clip de « Barème », les trois différents clips de « Selfie »…), tu peux nous en parler ?

VALD : Ce sont des choses bien séparées, il n’y a pas de lien logique entre tout ça. Le truc c’est que « Selfie », je ne sais pas pourquoi, on a eu l’idée de faire trois clips avec trois degrés différents d’érotisme. Et du coup après pour « Urbanisme », on s’est dit : bah, faisons trois clips mais sur le même niveau pour voir jusqu’où les gens sont prêts à nous suivre. Et « Barème » parce qu’on a voulu faire un plan-séquence. En fait c’est plus technique que spirituel ou philosophique.

Manifesto XXI – Par exemple, avoir fait trois clips pour « Selfie », c’était juste pour le délire ou pour offrir différentes visions de la même chanson ?

VALD : Oui, ça donne même une nouvelle compréhension ! Moi je regarde chaque clip autrement. Mais le truc c’est que pour pouvoir diffuser le son partout il fallait une imagerie très sucrée, et c’est quelque chose que je n’aime pas trop. Du coup il me fallait à côté de ça quelque chose de plus grave donc on s’est dit : « Faisons un film de boules ». (ndlr : Selfie #3)

Manifesto XXI – Tu trouves qu’on doit plus faire ses preuves dans le rap quand on est blanc ?

VALD : On prend les blancs pour des victimes mais je pense que tout le monde doit faire ses preuves. Mais j’ai remarqué que quand tu travailles et que tu obtiens des résultats, les gens respectent de toute manière.

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Manifesto XXI – J’ai vu un commentaire en dessous du clip « Barème » qui disait : « Vald c’est de la merde mais la meilleure qui puisse exister », ça m’a fait marrer. Qu’est-ce que tu en penses ? Tu as quel regard sur ton taf ?

VALD : J’aime bien c’est une belle phrase. J’aime bien mais je ne suis pas content. C’est comme des enfants un peu moches. C’est ton enfant, mais il a des résultats scolaires pourris, t’es un peu énervé contre lui mais bon, c’est ton enfant donc tu l’aimes.

Manifesto XXI – Tu aimerais que je te pose quoi comme question ?

VALD : À quelle heure tu joues ? Et je ne saurais pas te répondre.

Manifesto XXI – J’ai lu que tu étais un peu breton. T’es chaud pour ce soir ?

VALD : Ouais, mon père est breton. On était déjà venus à l’Antipode avec Georgio mais là on est méga chauds, on est un peu plus dans la même ligne avec Columbine et Lago. On a une nouvelle équipe, on revient plus forts que la dernière fois. Ça va donner un spectacle assez étrange je pense.

Interview par Clara Nimpon

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