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Pete the Monkey Festival. Soleil et poésie ordinaire

Pete the Monkey Festival. Soleil et poésie ordinaire

Pete the Monkey Festival

D’un Saint-Aubin à l’autre

C’est avec joie et bonne humeur que nous avons pris la route pour la cinquième édition du Pete the Monkey Festival à Saint-Aubin-sur-Mer en Normandie. Ne pouvant pas rester le samedi, nous étions décidées à profiter à fond du jeudi et du vendredi. Arrivées à Saint-Aubin, nous sommes interdites.

Pas d’indications. Où est le festival ? Pour votre culture personnelle et votre venue aux futurs Pete the Monkey Festivals, il existe deux Saint-Aubin-sur-Mer : l’un près de Caen, l’autre plus près de Rouen.

Est-ce nécessaire de préciser que nous étions au mauvais endroit ? Par chance, nous sommes arrivées à temps pour les premiers concerts : bonne humeur toujours au rendez-vous pour les néophytes de la Normandie que nous sommes malgré ce bizutage. La plage est à quelques mètres, les belles falaises d’albâtre aussi, le festival est entouré par un petit bois verdoyant et les oiseaux chantent.

Pete the Monkey Festival
Pete the Monkey Festival : ambiance animale

Nature, apaisement et ambiance balnéaire

C’est en effet une atmosphère toute particulière que nous offre le Pete the Monkey Festival. Créé afin de reverser tous les bénéfices à l’association Pete the Monkey pour financer la construction de la plus grande réserve de singes en Bolivie (Jacj Cuisi), le festival met l’environnement au centre des préoccupations.

C’est un réel contact renoué avec la nature dans un cadre hors du commun. Les portables se rechargent uniquement en pédalant (il faudra faire preuve de patience et s’adonner à une séance de sport effrénée afin de récupérer vite nos smart-phone-appareil-photo-caméra-dictaphone-gps), nourriture bio, commerce équitable : les faux diront paradis pour bobos, les vrais diront respect de la nature.

L’ambiance s’y prêtant, on retrouve un public balnéaire, solaire et joyeux. Assis sur les marches de la scène de l’Amphi ou sur les bottes de pailles sous la tonnelle, on y est apaisé et détendu. Il en ressort l’image d’une grande famille où festivaliers, artistes, managers et presse se retrouvent, unis par la musique. Une belle manière décomplexée et authentique de découvrir les talents émergents et d’échanger avec eux.

La programmation suit d’ailleurs le rythme et les humeurs de la journée, allant crescendo vers des propositions plus énergiques le soir, comme Rendez-Vous et Bagarre le premier jour. La créativité et l’inspiration sont aussi des thèmes au cœur du festival, avec plusieurs activités insolites proposées telles que des tatouages au henné, des arbres culturels en partenariat avec Tafmag (eux aussi, très détendus dans leurs canapés au beau milieu des arbres), des mariages, des concerts au casque, un sauna.

Dans un endroit hors du temps dans un coin du site, là où se trouve le sauna et tout n’est qu’apaisement, la rédac chef fut prise d’une envie soudaine de tatouage au henné et se retrouva avec un mandala sur l’avant-bras (en ayant demandé un triangle).

La prog : poésie ordinaire et folie collective

Côté musique, la programmation nous a réservé d’agréables surprises avec notamment le jeudi Pépite et leur joyeux synthé, complètement en symbiose avec l’atmosphère du festival : solaires et oniriques.

Lockhart fut lui aussi un véritable appel à l’amour sur la plage et au soleil. L’incroyable live de cette première journée restera celui de Rendez-vous, présentant une énergie solide, indéniable, portée par des voix masculines puissantes. Un moment de folie collective comme on en voit trop rarement.

Une programmation du jeudi en adéquation avec la course du Soleil, de la douceur à l’énergie brute, se terminant avec un bon Bagarre avant d’aller dodo. Pete the Monkey, c’est aussi ça, de la poésie ordinaire.

Vendredi, une nouvelle journée riche en émotions. La performance de Fishbach, sincère, drôle, ponctuée par ses grimaces et ses pas de danse saccadés, nous a transportées. Standing ovation finale sur une reprise culte de La Babouche de Salim Halali. Interview improvisée et ensoleillée à venir.

Mention spéciale pour le live de Basile di Manski, planant et rêveur, talent émergent à suivre.

Autre surprise de taille : Juliette Armanet. C’est sur scène que son travail prend véritablement tout son sens puisqu’à l’écoute solitaire dans une chambre sombre en période post-rupture, on passe à côté du potentiel comique indéniable de ce personnage.

Dans la soirée, Flavien Berger et Polo & Pan ont offert des moments d’évasion et de voyage, emportant le festival dans leur vaisseau. Interviews à venir très bientôt.

Pete the Monkey Festival
Rendez-Vous. Chaleur.

Pete the Monkey est une évasion (pour tout vous dire, après avoir pédalé trente minutes pour 13% de batterie, j’ai senti mon esprit s’évader de mon corps endolori), une atmosphère envoûtante, adaptée à son environnement. Si le lieu est empreint d’une ambiance si apaisante, c’est parce qu’il est tout simplement pensé avec respect (mention spéciale pour les toilettes sèches, que nous avons élues les mieux organisées de la saison). Avec, par-dessus le marché, une programmation surprenante et de qualité.

On vibre avec Pete the Monkey.

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