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Paul Rousteau, entre peinture et photographie

Paul Rousteau, entre peinture et photographie

Paul Rousteau manifesto21

Il fait partie des dix nommés de l’édition, et ses compositions aux couleurs acidulées ont rapidement attiré notre œil. « Hyères, ça fait 6 ans que je connais, que j’envoie un dossier, et là je suis très content d’y être ! », raconte ce jeune papa qui a tout d’un grand enfant. Nous lui avons posé quelques questions pour mieux comprendre sa démarche artistique. Portrait technico-sensible.

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©Paul Rousteau

Inspirations impressionnistes

Les œuvres exposées à la Villa Noailles rappellent énormément le travail des peintres du début du XXe siècle. Quand on l’interroge sur son cheminement artistique vers cette patte, il répond : « C’est plus un choix de cœur, c’est ce qui me donne le plus d’émotions. Quand je vais dans un musée c’est la peinture, les Impressionnistes, les couleurs qui me donnent de l’émotion, donc j’essaie juste de redonner ça ».

Mais comment se positionne donc l’artiste par rapport à la peinture ? Quelle est la différence, ou la complémentarité entre les deux disciplines selon lui ? Paul Rousteau a peint ado, mais il l’avoue facilement : « Je ne suis pas assez patient ». Donc au final, la photographie, « pour moi c’est plus facile, c’est un moyen détourné et c’est comme ça que j’essaie de me démarquer ». Il évoque ensuite le complexe historique de la photographie, longtemps considérée comme un « art moyen » par rapport à la peinture, comme l’a si bien décrit Bourdieu. « Moi justement j’essaie de réduire cette différence. » Au final donc, la photo est son moyen détourné pour recréer l’émotion que suscite une vision picturale.

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Laëtitia Casta, ©Paul Rousteau

Le futur de la photo

D’ailleurs cet art moyen est devenu un art de masse. Aujourd’hui tout le monde est photographe, et donc la question de l’évolution de l’art de la photo se pose. Qu’en pense-t-il ? « Pour moi il n’y a pas de limite, il y a juste quelqu’un qui fait quelque chose d’honnête avec son cœur, et qui y croit et qui le met en forme. […] C’est pas du tout la mort de la photo, parce qu’avec Instagram comme tout le monde consomme de la photo, on en a jamais assez. C’est tout sauf la mort de la photo. »

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©Paul Rousteau

Beautés kitsch

Dans la description de son travail, on peut lire qu’il est « beau et kitsch ». Ça veut dire quoi cette position de centrisme esthétique ? Paul Rousteau me répond tout simplement : « C’est une question qui m’intéresse vraiment parce que c’est le goût des Autres. Je ne photographie que ce que j’aime et ce qui me fait du bien au premier degré, mais j’aime bien aussi prendre le goût de ma grand-mère ou de ma mère. » Par ce goût de sa mère et de sa grand-mère, il évoque des figures classiques : le nu, les perruches… et pioche une référence du côté de Matisse qui « lui aussi ne faisait que des choses qui lui apportaient de la joie ». Et quand on lui demande si ses photos plaisent à maman et mamie, la réponse sort toute seule : « Ouais je pense, mais plaire à maman ça c’est normal ! »

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