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Le Couleur dévoile ‘P.O.P.’, un album électro-disco-pop à tomber. Interview

Le Couleur dévoile ‘P.O.P.’, un album électro-disco-pop à tomber. Interview

Le Couleur, si ce nom ne vous évoque pour l’instant pas grand-chose, est un trio montréalais qu’on ne saurait que trop vous recommander d’aller découvrir, tant leur nouvel album P.O.P., sorti aujourd’hui sur Lisbon Lux Records, force la révérence. Un savant mélange absolument savoureux d’électro-disco-pop, tout à la fois rêveur et sensuel, nostalgique et vaporeux, mais dans le même temps – et c’est bien là tout leur art – irrésistiblement groovy.

À défaut d’avoir eu la chance de traverser l’Atlantique, on a pu leur faire parvenir quelques questions via le fantastique et fort pratique World Wide Web. Interview.

Manifesto XXI – En quelques mots, comment s’est faite la formation du groupe, et quels sont vos parcours musicaux respectifs ? 

Une rencontre sur un site de vente d’instruments. On ne se connaissait pas. Nous voulions acheter le même synthé, on l’a acheté ensemble en décidant de se le partager. On composait chacun de notre côté, et nos styles se complétaient bien… Alors nous avons décidé de former un groupe.

Quel est le rôle de chacun au sein de la formation ? 

Laurence est la chanteuse, elle écrit les textes et complète les mélodies en l’adaptant à sa voix.

Steven joue de la batterie et Patrick de la guitare, basse et synthé. Ils composent ensemble la musique. Les arrangements se font en groupe.

Au moment de la création du groupe, quelles étaient les principales envies, le projet esthétique ? 

Nous voulions faire de la musique électro-pop influencée par le disco. Nous voulions et voulons encore faire danser les gens, faire de la bonne musique, avec des textes qui ne donnent pas envie de s’ouvrir les veines.

Pourquoi avoir choisi de baptiser la formation « Le Couleur » ? 

Nous aimons bien mélanger les genres, briser les conventions et le confort, tout en restant simples mais sophistiqués.

Quelles sont vos principales inspirations, musicales bien sûr mais aussi littéraires, cinématographiques, visuelles… ?

Nous aimons la French touch, le disco, l’électro, les DJ, la culture pop en général. Encore une fois, nous aimons le simple dans la sophistication.

Pourquoi le choix de ce mot aujourd’hui si passe-partout et dévoyé, P.O.P., comme nom d’album ?  Un rapport à la dimension « populaire » ? 

P.O.P., c’ est en fait l’acronyme de Pacific Ocean Park, le lieu principal où se déroule l’histoire de notre album, le « Las Vegas » des belles années où se côtoyaient les stars de cette époque. Mais comme dans la culture pop, chaque vedette est éphémère.  Ces personnages vivent dans un passé, oubliés, ils vivent dans une nostalgie.

Quel a été ou est pour vous le fil directeur de cet album ? 

Nous voulions avoir une histoire, des personnages que l’auditeur peut imaginer. Le fil conducteur est cette histoire racontant la vie de ces gens, qui furent célèbres un temps, mais qui furent remplacés par d’autres, plus jeunes, plus beaux. Les modes viennent et passent, laissant place à une nostalgie, une mélancolie.

Qui a réalisé (le magnifique !) artwork le l’album ? Quelle lecture en faites-vous ? Cet artwork est d’ailleurs aux couleurs des États-Unis et de la France… un hasard ? 

Carolane Bélanger, une artiste très douée de Montréal, que l’on a approchée sur Instagram. Dans les lunettes de la fille, nous y voyons des palmiers, lieu où se déroule l’histoire ; on y voit un surfer, un des personnages de l’album. Une larme coule sur sa joue, elle est triste, elle a été oubliée par  son public. Les couleurs des États-Unis et de la France sont vraiment un pur hasard, mais c’est finalement un résumé parfait de notre rêve américain de palmiers, mixé à notre french touch.

Qui écrit les textes ? Quels sont les thèmes récurrents, et les sources d’inspiration de cette écriture ? 

Laurence écrit les textes, mais on les repasse en groupe pour les modifier, corriger des trucs.

Le thème de cet album est la nostalgie. Comment des gens peuvent vivre après avoir connu le succès. Pourquoi la culture pop met en place des icônes pour les remplacer par la suite. La quête de la célébrité et la chute dans l’anonymat. Ne devenir qu’un souvenir, être quelqu’un du passé, peut-il y avoir un futur ?

Quel regard portez-vous sur la scène électro-pop montréalaise et québécoise en ce moment ? Y a-t-il certains artistes ou formations là-bas que vous recommandez particulièrement ? 

Dans les dernières années, la scène s’est élargie et il y a de plus en plus d’artistes intéressants. Reste que c’est une scène encore très underground. Le label (Lisbon Lux Records) sur lequel nous sommes propose des artistes vraiment intéressants dans ce genre : Paupière, Bronswick, Fonkynson, etc.

Quel regard en comparaison portez-vous sur la scène électro-pop parisienne/française ? 

Je crois qu’il se passe la même chose en France. Des artistes comme The Pirouettes, Caspian Pool, Lafayette (invité sur notre chanson « Discolombo »), Sans Sebastien, défrichent ce style pour le faire connaître du grand public. La France a quand même un beau bagage côté électro, reste à voir si le public embarquera sur cette nouvelle vague.

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Il y a quelque chose d’incroyablement mélancolique, rêveur, vintage et rétro à la fois dans votre musique et univers, êtes-vous des gens songeusement tournés vers le passé ? Vous n’êtes d’ailleurs pas les seuls artistes électro-pop à qui je fais cette remarque ces temps-ci, pensez-vous que nous vivons une vague globale de mélancolie nostalgique dans la musique (et dans la vie) ? 

Je crois que le concept d’album expliqué plus haut peut très bien répondre à cette question.

Je crois que nous sommes tous nostalgiques d’un passé que nous avons aimé. Ça nous rassure, nous réconforte dans quelque chose que nous connaissons. L’idée est d’être nostalgique, mais d’avoir des visions futures, ne pas s’embourber dans cette nostalgie, comme le font les personnages de l’album !  Sinon, ça tourne mal.

Quels sont vos futurs projets une fois cet album sorti ? 

Une tournée européenne, une tournée canadienne, faire des spectacles, se faire voir et entendre. Faire danser les gens, s’amuser.

Pour finir, avez-vous une petite phrase culte, un mot d’ordre, un message d’espoir quelconque à faire passer ? 

Hakuna Matata.

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Écouter/acheter l’album complet ICI.

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