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Camille Sonally. Utopies 2010

Camille Sonally. Utopies 2010

Par Lisha Pu

Après avoir étudié aux Beaux-Arts de Montpellier et à l’ENSP d’Arles, Camille Sonally est devenue photographe indépendante depuis 2014. Son travail a notamment été exposé à la Friche la Belle de Mai à Marseille, aux Rencontres de la photographie d’Arles et au festival Circulation(s) au Centquatre, à Paris, où je l’ai découvert pour la première fois.

Où se situent les utopies des années 2010 ? Qu’est-ce qui nous fait rêver aujourd’hui ? Est-ce les palmiers de Miami, les maisons du projet d’urbanisme Val d’Europe cofinancé par The Walt Disney Company, ou encore le village Júzcar en Andalousie, où les maisons ont été repeintes en bleu pour servir de lieu de promotion au blockbuster américain sorti en 2011, Les Schtroumpfs 3D ? Derrière son objectif, la photographe interroge en filigrane le soft power américain, et plus généralement la manière dont les images façonnent, nourrissent et véhiculent nos idéaux, nos visions de l’eldorado. Alors oui, derrière l’éclat du soleil, le bleu azur des mers paradisiaques, les couleurs éclatantes des fruits et les motifs du palmier déclinés à l’infini, on peut y découvrir une mise à distance de l’image. Préfabriquées, standardisées, nombreuses images proposées par notre société nous vendent des rêves en boîte !

Avec acuité, poésie et ironie, Camille Sonally met à l’épreuve nos minces utopies et nos maigres illusions, devenues elles aussi une valeur marchande et un bien consommable. Dans une époque où l’image est reine et le tourisme roi, si même nos fantasmes les plus fous peinent à dépasser l’idéologie consumériste, alors les tropiques semblent bien tristes.

© Camille Sonally

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