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Bateau Music Festival 2016 [Live Report]

Bateau Music Festival 2016 [Live Report]

Un jardin musical, une ambiance familiale

Le Bateau Music Festival se déroulait cette année pour sa troisième édition aux Mesnuls, au cœur de la forêt de Rambouillet. Implanté sur les terrains d’une écurie, le festival propose un cadre naturel, détendu et cosy. La capacité restreinte favorise une ambiance intimiste, et également familiale, les riverains constituant une grande partie du public. Si les soirées sont essentiellement fréquentées par les jeunes, les après-midi accueillent eux aussi bien des familles et des enfants. Au-delà de la musique, le festival propose également quelques stands, comme une friperie, des backs de vinyles… Ainsi que divers jeux, une roller disco stage, un filet de volley, ou encore des canapés pour s’affaler entre deux concerts. Quatre food trucks sont aussi présents sur place, offrant une restauration diversifiée et de qualité. Mention spéciale pour les toilettes sèches parmi les plus agréables et durablement propres qu’on ait pu croiser en festival ! On notera pour finir l’incroyable clémence de la météo sur les trois jours, dans un contexte climatique pourtant agité.

Une programmation pionnière et qualitative

Le Bateau Music Festival est sans doute l’un des meilleurs endroits où découvrir et apprécier dans d’excellentes conditions la fine fleur de la scène émergente parisienne, mais aussi plus généralement française, voire étrangère. Nul doute que plusieurs des grands noms de demain se trouvent au sein de la programmation du Bateau. Stylistiquement, le balayage est large, avec aussi bien de la pop, du rock, de la chanson ou de l’électro, et surtout, divers types d’hybridations innovantes à la frontière de ces genres. Autre originalité appréciable : la hiérarchie des artistes par renommée, si prégnante dans les gros festivals, est ici quasi imperceptible, qu’il s’agisse de la communication, ou encore des répartitions horaires ou scéniques. De la même manière, la barrière entre artistes et public est beaucoup moins palpable qu’ailleurs, les artistes circulant librement sur le festival et allant découvrir ou supporter les concerts des autres.

DAY 1

Le site se remplit peu à peu au gré des concerts, notamment une fois la nuit tombée, au profit d’une ambiance chaleureuse et d’un public curieux et attentif devant des live de qualité.

On a particulièrement aimé :

  • l’électro-pop aux accents soul d’Hijacked (dans lequel on retrouve Clément Bazin)
  • l’indie-pop tropicalisante de FùGù MANGO et leur énergie communicative
  • les expérimentations électro vintage et la voix envoûtante du duo Agar Agar
  • la pop froide et électronique de Theodora, avec une belle performance scénique en duo mêlant percussions, pads, claviers, basse, et superpositions vocales

Mention spéciale pour la « performance » (le mot prend ici vraiment tout son sens) de Jacques, qui nous a livré plus d’une heure de concert improvisé, à base de loops de bruitages divers enregistrés en temps réel, agrémentées de clavier ou encore de solos de guitare.

DAY 2

C’est la journée phare du festival, avec un pic de fréquentation notable, et notamment l’afflux massif de jeunes pour la dernière partie de soirée, plus orientée dancefloor.

On a particulièrement aimé :

  • Nusky et son rap du turfu moqueur et désabusé, accompagné de Vaati à la guitare
  • l’univers électro-folk cotonneux, planant et émouvant de Basile di Manski
  • la chillwave vaporeuse et envoûtante d’Oklou, entre expérimentations future beats et envolées vocales subtilement vocodées
  • la performance charismatique de Fishbach, qui donne véritablement vie à ses textes sombres, sur fond de guitare métallique et de compositions aux accents cold et rétro
  • la coldwave excitée de Rendez-Vous, qui a su électriser la foule par une présence scénique affirmée

DAY 3

Dans une ambiance à la saveur douce-amère de fin de vacances, les derniers concerts viennent clôturer cette troisième édition en beauté devant les survivants du week-end.

On a particulièrement aimé :

  • l’univers tropical-disco de Calypsodelia, qui a su mobiliser les dernières ressources des festivaliers grâce à un live énergique, puis en descendant dans le public et en invitant des gens à danser sur scène pour la fin du set
  • les compositions future beats de Douchka, alliant à merveille la légèreté de la pop et l’efficacité de la bass music
  • le dj set explosif du duo Pouvoir Magique, dont le credo est de mêler musique électronique et éléments ethniques, au profit d’un univers exotique, tribal et terriblement dansant. De quoi clôturer le festival sous l’engouement unanime.

Morale de l’histoire : on ne peut que vivement vous recommander d’embarquer sur le Bateau l’année prochaine !

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Eléna Tissier & Alice Heluin-Afchain

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