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11 questions sur l’album « Eleven Songs » d’Aliocha

11 questions sur l’album « Eleven Songs » d’Aliocha

Un an après la sortie de son EP, quelques temps avant la sortie son premier album Eleven Songs (sorti le 2 juin), nous avons à nouveau rencontré Aliocha. C’est un jour de gros orage, la pluie tambourine sur le paravent du bar dans le 18e. L’album, ça fait un moment qu’il est fini ; le chanteur avait alors juste hâte qu’il sorte et que les gens puissent écouter les chansons, les apprendre pour chanter avec lui en concert… Ce que l’on va s’empresser de faire, les nuances lumineuses de la voix d’Aliocha vont parfaitement accompagner cet été 2017.

Manifesto XXI – Y a-t-il une symbolique cachée derrière le « onze » de ce titre d’album ?

Aliocha : Non, pas du tout ! Mais je me suis rendu compte après avoir choisi ce titre que d’autres artistes l’avaient fait. Simplement, c’est un album que j’ai fait sur cinq ans, donc j’avais un répertoire assez large quand je suis arrivé pour enregistrer.

Vraiment aucune référence personnelle, comme « mon chiffre porte-bonheur » ou ce genre de choses ?

Ou un truc genre Jean-Claude Van Damme, qui dit « 1 + 1 = 11 » ? Ça, ce serait beau ! (rires) Mais non.

Lors de notre première rencontre, tu disais que Sarah était la chanson qui représentait le mieux ton univers. Quels sont les adjectifs que tu mettrais sur ton univers, au bout d’un an ?

Il y a quelque chose de brut. C’est important pour nous de laisser des imperfections, pour ne pas arriver avec quelque chose de formaté. On voulait vraiment saisir l’instant, surtout sur les chansons guitare-voix. Mais il y a aussi un autre côté avec quelque chose de plus moderne, de sophistiqué. Ce que j’essaie de faire, c’est partager un sentiment, c’est la simplicité.

Qui est Sarah ?

C’est un petit peu le fantôme de l’amour, qu’on a en tête après un rêve, au réveil…

Sarah est une « mystic girl » ; et toi, es-tu quelqu’un de « mystique » ? Ou c’est quelque chose que tu recherches ?

Non, c’est plutôt l’inverse que je recherche : aller au plus près de moi.

Quelle a été la chanson la plus difficile à composer ?

C’est une bonne question. Peut-être « Crystal Plane » : c’est une des plus vieilles chansons, donc il a fallu lui apporter un vent de fraîcheur en arrivant en studio. Ou « Feels Like », qui est une vieille chanson aussi. Ça a été plus facile avec les chansons composées en studio, comme « Sarah ».

Pourquoi ne chanter qu’en anglais ?

Ça vient de mes influences, et du fait que quand j’ai commencé à chanter, je ne faisais que des reprises. Quand je me suis construit en tant que chanteur, ça a été avec des phrasés que je ne pouvais chanter qu’en anglais. J’ai essayé de chanter en français, surtout qu’au Québec, c’est beaucoup plus facile de passer à la radio. Mais je n’y arrive pas encore.

Quelle est la symbolique derrière le titre de « Milky Way » ?

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On dirait une chanson d’amour, c’est une chanson déguisée, mais je parle de mon grand frère Vadim qu’on a perdu quand j’avais 10 ans. Ça a été ma motivation même pour chanter, en fait. C’est à partir de cet événement-là que je me suis senti différent, que j’ai commencé à écrire des chansons et que j’ai senti que j’avais quelque chose à dire. J’avais une certaine pudeur, je ne voulais pas parler de la mort de façon trop évidente, alors j’ai déguisé certaines chansons, comme « As Good As You » et « Milky Way », en chansons d’amour.

Le début de « Flash in the Pan » fait beaucoup penser à du Joan Baez ou à du Bob Dylan. N’est-ce pas un peu difficile de s’inscrire dans ce genre de la folk, qui a autant de grandes figures ? Ou tu ne penses jamais à ces grands aînés ?

C’est important pour moi de ne pas faire une copie conforme de ce qu’ils ont fait, mais en même temps, mon processus créatif n’est pas aussi cérébral. Je joue ce que j’ai envie d’entendre. Ça peut être castrant de penser à ça, alors j’évite d’y penser.

© John Londono

Lors de notre précédente rencontre, tu nous disais que les gens retenaient principalement le thème de l’amour dans tes chansons, alors que toi, tu disais plutôt vouloir parler de politique, entre autres…

Au final, je n’ai qu’une chanson qui est politique, c’est « Mr. Gardner ». C’est l’histoire de cet Américain qui a été tué par un policier. C’est que dans toutes les histoires qui m’intéressent, il y a de l’amour, et même dans « Mr. Gardner »… Il faut parler du personnage, de son humanité ; et où y a-t-il de l’humanité ? L’humanité, c’est tout simplement la capacité d’aimer, pour moi.

Aurais-tu envie de nous raconter l’histoire d’une des nouvelles chansons ? Qui est « Jamie », par exemple ?

C’est un de mes amis, qui n’allait pas bien du tout. On était hyper proches puis on a arrêté de se voir, il est tombé en dépression. Je m’inquiétais beaucoup, j’étais très inquiet, et c’est une chanson que j’ai écrite très rapidement, sous le coup de l’émotion. C’est drôle, je ne lui ai dit que j’avais écrit cette chanson pour lui que la semaine dernière. Il va beaucoup mieux donc j’ai pu le lui dire, et il était très ému.

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Retrouvez Aliocha le 9 juin en showcase FNAC au Forum des Halles et le 8 juillet sur la scène du FNAC Live.

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