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Le « catalyseur d’imaginaire » de Capucine Vever

Le « catalyseur d’imaginaire » de Capucine Vever

Le territoire s’impose comme élément central et déclencheur dans le travail de Capucine Vever, articulant environnement géographique et social. Ce dialogue avec l’environnement agit alors comme processus créatif, inspirateur d’histoires et de formes. Son travail offre une exploration brute et poétique de l’espace à travers la vidéo, le son, la performance, la sculpture, la cartographie ou l’édition. Et chaque œuvre constitue un récit entre réalité et fiction : « Mes productions cartographiques ne cherchent pas à être réalistes, elles s’appliquent plus à exploiter le potentiel narratif des territoires par une mise en récit du réel » (Capucine Vever).

Il faut donc accepter de ne pas pouvoir tout se représenter, et se laisser porter entre les voix et les images, à travers le récit, dans notre imaginaire, devant l’œuvre, pour mieux revenir à notre réalité. Voici l’une de ces narrations du territoire : The Long Lost Signal.

©Capucine Vever - Manifesto XXI
The Long Lost Signal – Archive n°1 : jour de la mise à l’eau, le 27.02.12 © Capucine Vever

The Long Lost Signal (2012-2015) est une œuvre multiforme qui trace un territoire et une histoire à travers la dérive d’une boîte mise à l’eau en 2012. La boîte fut suivit grâce à un GPS pendant six mois puis perdue, réalisant sa propre vie. Son parcours est documenté à la fois par des plans, des relevés de positions cartographiques, une édition, les mails de ceux qui la trouvèrent, et une vidéo.

©Capucine Vever - Manifesto XXI
The Long Lost Signal – Plan de forme, cyanotype, 2014 © Capucine Vever
The Long Lost Signal – Plans de forme, cyanotypes, 2014 © Capucine Vever

« En février 2012, une boîte noire géolocalisée – contenant un élixir olfactif accompagné de l’inscription “SMELL ME, NOT POISON. IF YOU FIND THIS BOX, MAIL TO thelonglostsignal@gmail.com” – est abandonnée à l’embouchure de la Vilaine (Morbihan). » (Capucine Vever)

Le lieu et l’œuvre sont inspirés d’une légende bretonne du Moyen Âge selon laquelle le fleuve Vilaine serait né des larmes d’une jeune fille disgracieuse et triste en amour. Le parfum de la boîte est alors un concentré de phéromones réalisé à partir de larmes.

©Capucine Vever - Manifesto XXI
The Long Lost Signal – Édition, 2015 © Capucine Vever
©Capucine Vever - Manifesto XXI
The Long Lost Signal – Édition, 2015 © Capucine Vever
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The Long Lost Signal – Édition, 2015 © Capucine Vever
©Capucine Vever - Manifesto XXI
The Long Lost Signal – Extending Mapping, 2012-2015 – Archive n°3 : relevé des positions du 27.02.12 au 27.03.15 © Capucine Vever
©Capucine Vever - Manifesto XXI
The Long Lost Signal – Extending Mapping, 2012-2015 – Archive n°3 : relevé des positions du 27.02.12 au 27.03.15 © Capucine Vever
©Capucine Vever - Manifesto XXI
The Long Lost Signal – Extending Mapping, 2012-2015 – Archive n°3 : relevé des positions du 27.02.12 au 27.03.15 © Capucine Vever

Poursuivant cette étrange expérience, la boîte contenant ce mystérieux parfum se transforme en « catalyseur d’imaginaire », comme le dit l’artiste, pour celles et ceux qui la trouvent mais aussi pour Capucine Vever, qui n’a pas de contrôle sur la vie de son œuvre.

The Long Lost Signal – Loosing Sight, 2012-2015 © Capucine Vever

Ce projet, ainsi que d’autres œuvres de l’artiste, sont visibles en ce moment à l’exposition « Mapping At Last » à la galerie Eric Mouchet – exposition collective d’une grande poésie dirigée par Léo Marin, sur l’utilisation de la cartographie en art.

Capucine Vever, « The Long Lost Signal », 2012-2015 – Vue de l’exposition « Mapping At Last » à la galerie Eric Mouchet, 2016 © Robin Lopvet
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